Depuis la fin des pluies diluviennes qui se sont abattues vendredi et samedi, la situation qui sévit dans la partie Est de la ville de Kinshasa est innommable. Jusqu’à ce lundi matin, certaines personnes sont restées bloquées sur la route de l’aéroport. Le transport fluvial annoncé par le Vice-Premier ministre, ministre des Transports et voies de communication n’ont pas fonctionné comme on pouvait le souhaiter. 

Le seul canot rapide déployé par le gouvernement pour secourir les habitants de Kinshasa bloqués à Debonhomme s’est révélé être une déception, rapporte un confère journaliste. « Non seulement il n’était pas opérationnel, mais il avait lui-même besoin d’être assisté pour se mouvoir, ce qui a rendu impossible son utilisation pour évacuer les personnes en détresse », a-t-ilrelayé.  

Visiblement dépassé par les événements, le gouverneur de la ville de Kinshasa, Daniel Bumba, lance un énième slogan « Point à temps » pour tenter de colmater les trous béants qui se sont ajouté sur la carte de nids de poule qui parsèment la capitale de la République démocratique du Congo. 

Dans sa restitution – sans chiffres – du drame qui frappe la ville, le Gouv s’en est pris aux populations qui, selon lui, ont construit de manière anarchique sur le lit de la rivière N’djili, oubliant que ces occupations des zones non aedificandi ont été favorisées par l’Etat congolais. Une faillite qui se poursuit hier comme aujourd’hui. Les occupants de zones brandissent souvent des documents des Affaires foncières et même du ministère de l’Urbanisme et Habitat. Au lieu de s’en prendre d’abord au système qui délivre des documents pour l’occupation des zones interdites, Bumba préfère boxer les plus faibles, des occupants. Qui devrait veiller à ce que ces zones restent non aedificandi ? Qui devrait curer régulièrement les rivières ? Depuis 1960, Kinshasa n’a qu’une seule voie pour rendre à l’aéroport de N’djili. Les dirigeants d’aujourd’hui et ceux d’hier devraient avoir honte de cette faillite de l’Etat cajolée par ceux d’aujourd’hui.         

Des corbillards retournent des corps à la morgue  

Les pluies diluviennes ont coupé une partie de la Route nationale numéro 1 (RN1) à hauteur de Kasangulu, obligeant des familles de reporter l’enterrement de leurs proches. Les familles qui partaient enterrer leurs proches, ce samedi 5 avril 2025, dans les différents cimetières situés à Mingadi ou au Kongo Central, étaient obligés de faire demi-tour en attendant la réhabilitation de ce tronçon routier coupé après la pluie du week-end. 

« Le corbillard a pris le corps de notre défunte tante pour l’enterrement. Mais quand nous sommes arrivés au quartier Zapé, ceux qui venaient de Matadi Kibala, nous ont dit qu’il n’y a pas de route. La voie s’est coupée au niveau de Kasangulu. Mais bien avant cela, il y a eu aussi des éboulements de terre qui ont enseveli une partie de la route nationale. Donc, nous sommes obligés de retourner le corps à la morgue de l’hôpital Sanatorium de Selembao », a confié à Digitalcongo.cd la nièce de la défunte. D’autres familles ont rapporté le même témoignage à ce média. 

Ces pluies ont provoqué des dégâts matériels mais aussi humains à Kinshasa. Dans la commune de Mont-Ngafula, six corps sans vie ont été retrouvés après l’effondrement d’un mur sur une habitation familiale. D’autres décès ont été signalés à l’arrêt Pharmacie, à Sebo (localité Mosango) et à Kimwenza. Ce porte le bilan provisoire à au moins dix morts et plusieurs dégâts matériels. Dans la commune de Ngaliema, la route du Tourisme a été coupée suite à une avalanche de pierres tombées du Mont-Ngaliema. Un tracteur procède au nettoyage de la voie en dégageant les roches et la boue présentes sur la chaussée. 

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