La constitution congolaise de 18 février 2006 est-elle révisable ou immuable ? La question vaut son pesant. Elle divise aujourd’hui la majorité au pouvoir et l’opposition politique.
Le ton a été donné par le secrétaire général et président ad intérim de l’Union pour la démocratie et le progrès. social (UDPS/Tshisekedi), Augustin Kabuya Tshilumba. Dans un communiqué adressé aux cadres et militants de son parti, Kabuya les appelait à soutenir la révision de l’actuelle constitution.
Du coup, la toile s’était enflammé. Plusieurs vidéos et propos tenus par Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, d’heureuse mémoire ont fait surface. « Une fois l’UDPS au pouvoir, la constitution sera changée », peut-on lire et/entendre de la bouche du sphinx de Limete.
Aujourd’hui, l’UDPS a choisi le deuxième et dernier mandat d Félix Tshisekedi Tshilombo pour changer cette constitution.
Des raisons évoquées font état d’une constitution dépassée, élaborée par des belligérants pour se couvrir et se protéger des actes des crimes de guerre et violations massives des droits de l’homme dont ils se seraient rendus coupables entre 2008 et 2003, quand ces belligérants se sont partagés le pays et faisaient la loi.
Pour ne pas en douter, le rapport Mapping des experts des Nations Unises documenté et publié moisir jusqu’à ce jour sans qu’un tribunal pénal international pour juger les crimes commis en RDC dans le cadre de la justice transitionnelle ne soit mis en place.
Pourtant les crimes se sont multipliés jusqu’à ce jour avec l’agression rwandaise dont la RDC est victime dans partie est. A l’UDPS, la constitution du 18 février 2006 est qualifiée de celle des belligérants. Elle donnerait plus de pouvoirs au Premier ministre, chef du gouvernement qu’au Président de la République.
C’est ainsi que cette même constitution distance dans certaines de se dispositions que le Premier ministre est le chef du gouvernement, il est responsable devant l’Assemblée nationale. Autre article, celui 217 qui demande à la RDC d’abandonner momentanée sa souveraineté sur une partie du territoire nationale au profit de la paix pour la région est mal vue et considérée comme une passe en or pour balkaniser la RDC.
Droit dans ses bottes, Jean Thierry Monsenepwo, haut cadre de l’Unjion sacrée de la nation, appelle à un débat sérieux et transparent sur la révision de cette Constitution. «Ceux qui craignent le débat comprennent que notre volonté de réforme n’est pas motivée par des ambitions personnelles, mais par la nécessité de bâtir un pays plus fort et plus stable pour les générations futures», estime-t-il.
A l’opposition politique, on accuse Félix Tshisekedi de vouloir modifier la constituer pour se maintenir au pouvoir. Le cadre de concertation des forces politiques et sociales s’oppose à toute révision constitutionnelle et accusé Félix Tshisekedi « de tentative d’instaurer la dictature au pays ».
Ce cadre appelle dans les prochains jours à une marche contre la vie chère et contre la tentative d’instauration de la dictature par le président Tshisekedi.
Certains analystes pensent que le moment serait venu pour changer cette constitution et donner plus des pouvoirs au chef de l’État. Ils estimersient que le système politique actuel ne serait pas approprié pour la RDC et mode des scrutins surtout celui présidentiel coûteraient beaucoup d’argent à la République.
Selon certaines indiscrétions dans les salons huppés de Kinshasa, il serait mieux de basculer au système présidentiel comme aux États-Unis, Ghana et AfrIque du Sud voire plus près de nous en Tanzanie. Motif évoqué: « la cohabitation entre le Premier minItre surtout s’il est issue un camp autre que celui du Chef de l’État poserait problème dans la gestion du pays ». D’autres sons de cliches noterraient que le mandat du président de la République jusque-là fixé à cinq renouvelable une fois passerait à 7 ans illimités.
En tout état de cause, la majorité au pouvoir est déterminée à réviser la constitution. Le projet serait soumis au référendum. Il appartiendra au peuple d’en décider. Mais déjà, au vu de certains articles qui énervent la conscience des Congolais dont celui 217, la population congolaise serait tentée de voter massivement pour cette révision constitutionnelle. Le débat est lancé. Tout le monde reste sur ses gardes.
Mutuma Kuamba/CP
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