Hier, 1er février 2024, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) a commémoré la disparition de son leader charismatique, Étienne Tshisekedi wa Mulumba, le père de l’actuel chef de l’État congolais.
Surnommé le « Sphinx » de Limite, Étienne Tshisekedi a traversé plusieurs régimes, s’opposant à Mobutu et les Kabila. Il fut aussi Premier ministre sous le régime de Mobutu, avant de devenir son principal opposant.
« Aujourd’hui, nous nous souvenons avec respect et gratitude du Sphinx Étienne Tshisekedi Wa Mulumba, un leader dont la vie fut dédiée à la défense des intérêts du peuple congolais.
Son mantra « Le peuple d’abord » résonne toujours comme un rappel de son engagement envers la justice sociale, l’égalité et la dignité pour tous.
Son héritage continue de nous inspirer à travailler pour un avenir où les besoins du peuple sont prioritaires, où chaque voix est entendue et chaque personne valorisée. », a écrit le ministre des Hydrocarbures, Didier Budimbu, sur son compte X. Ce dernier est proche du parti présidentiel, UDPS.
Étienne Tshisekedi a vu le jour à Kananga (appelé à l’époque Luluabourg), en décembre 1932. Lorsque Mobutu fait son premier coup d’État de septembre 1960, Etienne Tshisekedi est membre du collège des Commissaires généraux, en tant qu’adjoint du commissaire à la Justice, Marcel Lihau.
En 1967, au conclave de la N’sele, Étienne Tshisekedi rédige, avec Mobutu, Justin Marie Bomboko et Singa Udjuu, le « Manifeste de la N’sele », créant ainsi le Mouvement Populaire de la Révolution (MPR), qui deviendra ensuite le parti unique et parti-État du Congo, rappelle Benjamin Babunga dans ses éphémérides sur les réseaux sociaux.
Mais au début des années 1980, le régime Mobutu semble fragilisé, et accusé pour sa gestion déplorable des finances du pays. Ceci pousse, en décembre 1980, Étienne Tshisekedi et d’autres parlementaires à rédiger une lettre ouverte à Mobutu. C’est fut le divorce et le début d’une longue lutte pacifique contre le Maréchal Mobutu
En 1982, Etienne Tshisekedi participe à la fondation de l’UDPS, 1er parti d’opposition du Zaïre. À la suite de cela, il est plusieurs fois emprisonné et subit des persécutions, de même que les autres fondateurs du parti, dont certains y trouveront même la mort.
Cette lutte se poursuivra même après la prise du pouvoir par l’AFDL en mai 1997. Il dépensera la même énergie pour s’opposer aux Kabila. En 2011, il perd la présidentielle et s’autoproclame président de la République, prêtant serment sur une bible depuis sa résidence de Limite, à Kinshasa.
Il sera le personnage central dans la signature de l’accord dit de la Saint Sylvestre en décembre 2016 après que le pays ait manqué d’organiser les élections la même année. Il va mourir un mois après, soit le 1er février 2017 en Belgique des suites d’une embolie pulmonaire.
CN
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