La République démocratique du Congo est sur le point de signer un accord historique avec les États-Unis d’Amérique dans le cadre d’un partenariat stratégique, dont le texte preparé par les délégations de deux pays ont été validés par Donald Trump. Ce partenariat prévoit, de manière générale, une aide américaine pour la sécurité du Congo mais également le secteur privé américain aura accès aux minerais stratégiques de la RDC.

Ainsi, les deux ont convenu de travailler ensemble sur la sécurisation de l’Est du pays, à travers une coopération militaire et un appui à la réforme du secteur de la défense ; Un programme d’investissements qui serait évalué à 500 milliards de dollars, ciblant les routes, hôpitaux, écoles, réseaux d’énergie et infrastructures numériques ; L’exploitation des ressources minières stratégiques (cobalt, lithium, cuivre) dans un cadre transparent et équitable, assurant des co-bénéfices pour les deux pays et le transfert de technologies et de compétences, notamment dans les secteurs des énergies renouvelables et de la transformation locale des minerais.

Il y a quelques jours, la RDC et le Rwanda ont signé une « déclaration de principes », le 25 avril 2025, à travers les deux ministres des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner de la RDC et Olivier Nduhungirehe du Rwanda. Cette déclaration contient des aspects économiques qui font craindre la perte d’une partie de la souveraineté économique du pays au profit des intérêts du Rwanda. Cette signature semble plutôt susciter des inquiétudes qu’elle ne rassure quant à l’éventualité d’une paix durable en République démocratique du Congo.

Les aspects économiques ne semblent pas mettre tous les Congolais d’accord. Les deux pays conviennent de promouvoir l’intégration économique régionale notamment dans la gestion des parcs, des ressources minérales et dans le secteur de l’hydroélectricité. Ce qui fait réagir Prince Epenge, porte-parole de la coalition LAMUKA de l’opposant Martin Fayulu. « L’histoire retiendra que, pour survivre politiquement, Félix Tshisekedi a accepté d’hypothéquer les minerais, les parcs, les lacs, les gaz, l’or et les terres du Congo », a-t-il dénoncé.

Prince Epenge se dit favorable au dialogue pour la paix avec le Rwanda mais s’oppose à « la cogestion du Congo ». Selon lui, le président rwandais, Paul Kagame, a obtenu dans la « déclaration de principes » de Washington ce qu’il n’a pas pu obtenir par les armes au front. « Toutes les sociétés américaines qui viendront, s’installeront au Rwanda, où elles vont créer des emplois, et la RDC sera un gros trou d’où l’on extraira les matières premières ! Le peuple doit se lever, car le Congo, terre d’avenir, est menacé », a-t-il déclaré.

Pour le professeur Martin Ziakwau, chercheur sur les dynamiques sécuritaires dans l’Est de la RDC, cette déclaration de principes qui précède un accord de paix ouvre une fenêtre propice à des avantages pour le Rwanda, pays agresseur, du reste non sanctionné, ayant une longueur d’avance en matière notamment de sécurité juridique des investissements étrangers et de lutte contre la corruption pour capter plus d’investissements américains dans le cadre de cet accord.

En dehors du Rwanda, un accord minier entre la RDC et les États-Unis est actuellement en négociation. Il ne s’agit pas encore d’un contrat signé, mais d’un cadre en discussion, destiné à attirer davantage d’investissements américains dans le secteur minier congolais. Ce projet s’inscrit, selon l’administration Trump, dans sa stratégie économique pour le continent africain. Washington a relancé également le projet du Corridor de Lobito initié par l’administration Biden pour évacuer les matières premières. Ce projet ferroviaire partira de l’Océan Atlantique en Angola (Lobito) jusqu’au sud de la RDC en passant par la Zambie. D’après certaines sources, Kigali aurait refusé que ce projet du rail arrive jusque dans les Kivu, considérés comme sa zone d’influence économique.

CN

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