Contrairement aux affabulations de Steve Mbikayi, Sama Lukonde a fait un laborieux travail en faveur de Félix Tshisekedi à la présidentielle du 20 décembre 2023.
L’ex syndicaliste devenu un des dirigeants de l’Office national de transport –ONATRA-, puis ministre, a la rancune tenace. Cela le pousse à mentir comme bon lui semble pour nuire à l’honorabilité de Jean-Michel Sama Lukonde, Premier ministre sortant qu’il accuse, sans preuve, de l’avoir évincé du gouvernement. Pourtant, le tout dernier chef du gouvernement n’y est pour rien. Ancien allié de Joseph Kabila, il semble comme frappé d’amnésie pour oublier toutes les critiques acerbes qu’il assénait à Félix Tshisekedi, alors leader de l’UDPS et chef de l’opposition.
La situation politique ayant évolué en faveur de ce dernier qui accède à la magistrature suprême, Steve Mbikayi met rapidement en place un parti dit travailliste, et tente de se rapprocher du chef de l’Etat, par le biais de l’AFDC/A de Modeste Bahati. Le présidium de cette plateforme politique le radie définitivement de la liste des cadres pour son mauvais comportement. Un communiqué est même publié dans ce sens. Ne sachant finalement où aller et que faire, il remue alors ciel et terre pour s’attirer les bonnes grâces de Félix Tshisekedi pour lequel il va jusqu’à proposer, dans ses élucubrations, la révision de la Constitution pour faire passer le mandat présidentiel de cinq à sept ans. Il se dresse en même temps contre les prélats catholiques et protestants qui ont une autre vision de l’organisation des élections dans notre pays.
Mais, assuré de ne pas être élu député national, Steve Mbikayi lance des flèches contre Jean-Michel Sama Lukonde qu’il accuse de n’avoir pas battu une forte campagne en faveur de Félix Tshisekedi dans le Grand Katanga. Il feint d’ignorer qu’il n’était pas du tout facile de sensibiliser les populations au profit du candidat numéro 20 dans le Grand Katanga, fief de l’opposant Moïse Katumbi. Pour preuve : l’un des membres du présidium de l’Union sacrée de la nation dont la mission de faire élire le chef de l’État et candidat numéro 20 dans cette zone géographique acquise totalement à Moïse Katumbi reconnait qu’il s’agissait là d’un pari à hauts risques.
Plutôt que de désarmer, Sama Lukonde, originaire du Grand Katanga, a mené au contraire, tambour battant, la campagne électorale dans toutes les provinces issues du découpage, pour obtenir un grand nombre de voix en faveur du candidat Félix Tshisekedi. Bien entendu, le candidat numéro 20 y a réalisé des scores appréciables, cependant, Sama Lukonde ne peut être traité de poids mouche face à Moise Katumbi, contrairement aux propos mensongers que Steve Mbikayi débite ces derniers jours. Quoi qu’il en soit, selon les statistiques publiées jusque-là par la Ceni, sur les quatre provinces issues du Grand-Katanga, Félix Tshisekedi a glané des scores tout de même considérables.
Steve Mbikayi ignore-t-il la donne katangaise?
Nul n’ignore que le Grand Katanga est le fief naturel de Moïse Katumbi. Neuf ans durant, ce richissime homme d’affaires a géré cette vaste province à tel point qu’il y était devenu incontournable. Non sans raison. D’abord président d’une équipe de football, le Tout Puissant Mazembe qu’il a hissé sur le toit continental voir mondial (finaliste de la coupe du monde des clubs), Moïse Katumbi a construit sa réputation sur le dos de ce club chéri des Katangais. Une donne qui échappe à ce diseur de bonnes aventures qu’est Steve Mbikayi. Tous ces éléments ont joué en faveur du candidat à l’élection présidentielle au point de rendre difficile toute campagne électorale pour une personnalité politique non originaire.
Steve Mbikayi a donc tort d’en vouloir à Sama Lukonde dans la mesure où le fait qu’il ne soit pas nommé ministre ne peut être imputé au Premier ministre sortant. Ce sont au contraire son inconstance politique, et son incompétence notoire qui auraient joué en sa défaveur.
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