Depuis plus d’un an déjà, les Yaka et les Teke se livrent à des combats dans l’ex-province de Bandundu. Ce conflit, qui a débuté par un différend territorial entre ces peuples, a évolué pour devenir une réalité d’une violence incroyable. Aucune partie du pays n’est aujourd’hui épargnée par ces actes de violence. Pendant l’époque coloniale, les conflits de frontières étaient rares, car l’administration disposait des moyens politiques et sécuritaires pour les éviter, ce qui favorisait la cohabitation pacifique entre les différents groupes ethniques de l’État indépendant du Congo ou du Congo belge. Aujourd’hui, tout comme hier, le pouvoir central s’est révélé presque impuissant à éteindre le feu. Parfois, les soldats envoyés pour rétablir l’ordre sont tués par les miliciens Mobondo. La population de la province de Mai-Ndombe, située dans le territoire de Kwamouth, se déplace chaque jour pour chercher refuge dans les territoires voisins tels que Bolobo, Kutu et Mushie. Ce conflit se déroule aux portes de Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo. Il convient de rappeler que des conflits similaires ont eu lieu sous la gouvernance de Ngobila, l’actuel gouverneur de Kinshasa. Il y a eu de nombreux morts et des maisons incendiées lors d’une attaque en avril 2023, mais l’autorité de l’État était presque inexistante. Les gens s’entretuaient et les conséquences sont visibles jusqu’à présent. Autrefois, il s’agissait de conflits entre les Yaka et les Teke, mais aujourd’hui, il ne s’agit plus seulement d’un conflit entre ces deux groupes, mais aussi de la milice Mobondo. Ces miliciens attaquent à tout moment et s’emparent de tout ce qu’ils trouvent entre les mains de la population.
Pendant la période du commandement opérationnel de Mai-Ndombe à Kwamouth, les services de sécurité congolais ont arrêté plus de 200 personnes, dont la plupart sont innocentes. C’est le cas du ressortissant chinois Zeng et de son accompagnateur congolais Daniel Welo Soko, qui auraient été conduits au camp de Kibomango depuis le mois de mai jusqu’à aujourd’hui. Ces personnes ont été interrogées et torturées par les forces de l’ordre. Les alertes du cardinal Fridolin Ambongo continuent jusqu’à présent, et il demande au gouvernement de prendre ces conflits au sérieux. Le député national et candidat à l’élection présidentielle du 20 décembre 2023, Adolphe Muzitu, est accusé de fournir des armes à la milice Mobondo. Au Congo-Brazzaville, plus de 200 000 personnes déplacées vivent dans des conditions difficiles, surtout pendant cette période de pluie. Les enfants sont privés d’éducation et ne reçoivent aucune assistance. Ils sont abandonnés à leur triste sort. Le déplacement de deux vice-Premiers ministres à Brazzaville n’a résolu aucun problème humanitaire pour la population. Le diocèse de Kenge ne cesse d’alerter les autorités sur le danger que représente cette milice, qui pille les plantations et les fermes depuis le début de cette année. Certaines paroisses de l’Église catholique sont publiquement menacées par les miliciens. Le dernier communiqué de ce diocèse date du 8 août 2023. À l’approche de la campagne électorale qui s’annonce, les choses risquent de se compliquer davantage et les pertes humaines pourraient augmenter.
L’axe routier Kinshasa-Kikwit, bien que des militaires aient été déployés, n’est pas encore totalement stabilisé. En outre, l’armée a été accusée d’avoir tiré sur la population près de Mongala, à environ 200 km de la ville de Kinshasa. Les enquêtes menées n’ont abouti à aucune conclusion. On ne sait pas exactement ce qui se passe ni pourquoi les enfants ont été tués. Le même schéma se répète avecles Wanzalendo et les Bundu. Il faut reconnaître que le cardinal Fridolin Ambongo a été très actif sur ce dossier mal compris, mais les agents du pouvoir l’ont injurié, calomnié et diffamé. À qui profitent ces crimes ?
Pongo Lotete Charles/Cp
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