Malgré l’accord de surveillance du cessez-le-feu signé le 14 octobre 2025 entre le gouvernement congolais et l’Alliance Fleuve Congo (AFC) sous la médiation du Qatar, les combats violents continuent dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Et pendant ce temps, les délégations de la RDC et du Rwanda se sont retrouvées les 21 et 22 octobre à Washington pour une troisième session du Mécanisme conjoint de coordination de la sécurité, mis en place dans le cadre de l’accord de paix signé le 27 juin dernier entre Kinshasa et Kigali, sous l’égide des États-Unis.
Sur le terrain, des progrès ne sont pas visibles. Les rebelles rwandais des FDLR ne se sont pas rendus comme souhaité par l’armée congolaise. Dans l’entre-temps, l’armée intensifie des frappes aériennes dans les zones sous occupation de l’AFC/M23, malgré la signature d’un mécanisme de surveillance du cessez-le-feu convenu à Doha. A Washington, Kinshasa et Kigali ont évalué la mise en œuvre des premières étapes du Conops, le concept des opérations. Les délégations vont aussi examiner la campagne lancée par Kinshasa, une campagne qui appelle les FDLR à déposer les armes et à se rendre aux autorités congolaises ou à la Monusco.
A Masisi, les affrontements opposent principalement les rebelles de l’AFC/M23 aux combattants Wazalendo, partenaires des Forces armées de la RDC (FARDC), mais qui ne sont pas signataires de l’accord, ce qui fragilise les efforts de désescalade. Au Nord-Kivu, des combats ont éclaté dimanche 19 octobre, notamment dans le territoire de Nyiragongo, près du parc national des Virunga, ainsi que dans le territoire de Masisi et à Bibwe, entraînant la panique parmi la population locale et des déplacements de civils.
Le matin de lundi 20 octobre, de nouveaux affrontements ont été signalés dans les villages de Nyabiondo et Kaanja, en territoire de Masisi. Au Sud-Kivu, des combats se poursuivent autour du parc national de Kahuzi-Biega, dans les territoires de Walungu et dans les localités périphériques depuis une semaine, rapporte Radio Okapi.
La complexité du conflit est accentuée par la dispersion des groupes autonomes de Wazalendo difficiles à coordonner, ce qui compromet le respect du cessez-le-feu. Cette dispersion compliquerait le respect du cessez-le-feu dans les deux provinces, selon certaines sources.
Des sources sécuritaires indiquent que la réussite de la mise en œuvre du mécanisme dépendra largement du comportement de ces combattants sur le terrain.
L’offensive du M23 est soutenue par le Rwanda selon des rapports internationaux, tandis que le gouvernement congolais qualifie l’AFC/M23 de groupe terroriste. Cette situation a provoqué une crise humanitaire majeure avec des centaines de milliers de déplacés internes dans la région.