Plusieurs chefs d’Etats africains étaient attendus à Paris, dont le Congolais Denis Sassou N’Guesso, le Burundais Évariste Ndayishimiye, l’Angolais João Lourenço, qui a pris la présidence tournante de l’Union africaine (UA), l’Ougandais Yoweri Museveni mais aussi le Rwandais Paul Kagame. Mais aux dernières nouvelles, le chef de l’Etat congolais, Félix Tshisekedi, s’est retrouvé seul à Paris, juste avec son homologue togolais et Emmanuel Macron, l’hôte de la conférence.
Dans ce forum plusieurs décisions ont été annoncées, notamment la réouverture de l’aéroport de Goma pour des vols humanitaires. Une décision contestée par le Rwanda représenté par son ministre des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe. Ce dernier estime que cette décision devrait être prise dans le cadre des discussions entre la RDC et les rebelles de l’AFC/M23 à Doha. « Ce n’est pas ici à Paris qu’on va ouvrir un aéroport », a-t-il réagi.
Pourtant, Félix Tshisekedi a sollicité en priorité un accès humanitaire dans son allocution. « Ma première demande concerne l’accès humanitaire immédiat, sécurisé, garanti. Nous avons besoin, de toute urgence, de voies humanitaires sûres pour acheminer soins, nourriture, eau, abris et assistance psychologique aux populations prises au piège. », a-t-il déclaré.
Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a affirmé également que cette crise humanitaire dans son pays est « directement liée » aux actions militaires du groupe armé AFC/M23, soutenu par le Rwanda.
« La crise humanitaire en République démocratique du Congo est liée directement à des actions militaires menées par le groupe armé AFC/M23, soutenu sur les plans logistique, financier et opérationnel par le Rwanda, en violation flagrante de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale de mon pays. Cette réalité est aujourd’hui documentée et reconnue », a soutenu Tshisekedi.
Il a rappelé que « depuis plus de trente ans, l’Est de la RDC saigne d’une plaie qui n’a jamais été refermée ». « Ce n’est pas une crise passagère. C’est une tragédie prolongée, qui a déplacé des millions de femmes, d’hommes et d’enfants, détruit des vies, brisé des familles, affaibli le tissu social et compromis l’avenir de toute une génération », a-t-il souligné.
La conférence de Paros vise à mobiliser la communauté internationale face à l’urgence humanitaire dans l’est de la RDC et à relancer les efforts de paix dans une région meurtrie par plusieurs décennies de conflits armés. Une quinzaine de pays occidentaux sont représentés.
CN