Face aux parlementaires du monde entier réunis pour la 151ᵉ Assemblée générale de l’Union interparlementaire, au Centre international des conférences de Genève en Suisse, le président du Sénat congolais, Jean-Michel Sama Lukonde a livré un plaidoyer vibrant pour la reconnaissance du drame humanitaire qui ravage l’Est de la République démocratique du Congo. D’une voix ferme, il a dénoncé l’indifférence internationale et rappelé les efforts de paix du président Félix Tshisekedi. Sa participation, marquée par de nombreux entretiens bilatéraux, a permis d’ancrer durablement la question congolaise au sein des priorités de l’UIP, tout en renforçant la place du pays dans la diplomatie parlementaire mondiale.
À la tribune du Centre international des conférences de Genève, Jean-Michel Sama Lukonde a pris la parole en homme de paix et de conviction. Représentant la République démocratique du Congo à la 151ᵉ Assemblée générale de l’Union interparlementaire (UIP), le président du Sénat congolais a livré un message d’espérance : celui d’un pays meurtri mais déterminé à bâtir un avenir fondé sur la dignité et la justice.
Le thème choisi pour ces assises — « Veiller au respect des normes humanitaires et soutenir l’action humanitaire en période de crise » — résonnait avec une acuité particulière pour la RDC, où des millions de civils continuent de subir les conséquences d’un conflit prolongé dans les provinces de l’Est.
“Il ne s’agit pas d’une crise ordinaire, mais d’un drame humain qui appelle la conscience du monde”, a déclaré Sama Lukonde, invitant les parlementaires à reconnaître ce qu’il a qualifié de « Génocost congolais », expression qui traduit, selon lui, “la lente destruction d’un peuple dans l’indifférence générale”.
Autour de lui, les regards se sont figés. L’ancien Premier ministre, devenu président du Sénat, a retracé les efforts constants de son pays pour honorer ses engagements internationaux et respecter les conventions humanitaires. “La République démocratique du Congo, a-t-il insisté, continue de coopérer avec les Nations unies, la Croix-Rouge et ses partenaires régionaux pour protéger les civils et favoriser la réconciliation.”
Dans un passage salué par de longs applaudissements, Sama Lukonde a évoqué la main tendue du président Félix Tshisekedi à son homologue rwandais Paul Kagame. “Ce geste, a-t-il dit, ne traduit pas la faiblesse, mais la foi dans le dialogue. Car la paix ne se construit pas sur la vengeance, mais sur la volonté d’un vivre-ensemble fondé sur la vérité et la responsabilité partagée.”
“Les législateurs doivent être la conscience morale des nations”
Durant les cinq jours des travaux, Sama Lukonde s’est imposé comme l’un des visages de la diplomatie parlementaire africaine, multipliant les rencontres bilatérales avec ses homologues du Soudan du Sud, de l’Algérie, et avec le secrétaire général de l’UIP. Ces échanges ont permis d’obtenir deux avancées majeures : d’abord, la prise en compte permanente de la question congolaise à l’agenda des futures sessions de l’organisation ; ensuite, la désignation de la RDC comme membre permanent de la Commission des droits de l’homme de l’UIP, une première depuis l’adhésion du pays à cette instance.
Pour le président du Sénat, cette reconnaissance “traduit la crédibilité retrouvée de la République démocratique du Congo sur la scène internationale, grâce aux réformes institutionnelles et à l’engagement du chef de l’État pour un État de droit effectif”.
En marge des travaux, Sama Lukonde a également participé à un panel consacré au rôle des parlements dans la prévention des crises humanitaires, soulignant que “les législateurs doivent être la conscience morale des nations”. Il y a rappelé que le Parlement congolais œuvre à renforcer les dispositifs de protection des populations civiles, notamment à travers la modernisation du cadre légal sur l’assistance humanitaire et la réforme du secteur de la sécurité.
Entre réunions plénières et discussions à huis clos, la voix du Congo s’est faite entendre : celle d’un pays qui réclame justice sans renoncer à la paix, qui tend la main sans baisser la tête.
“Le Congo n’est pas une terre d’abandon, a martelé Sama Lukonde. Il est au contraire une terre d’espérance, qui appelle la solidarité du monde.”
À Genève, cette parole a porté. Plusieurs délégations, africaines comme européennes, ont salué l’approche constructive du président du Sénat congolais, jugeant sa participation “empreinte de gravité et de vision”.
La présence de la RDC à cette 151ᵉ Assemblée générale aura ainsi permis de replacer le pays au cœur des débats internationaux sur la paix et les droits humains, tout en confirmant la maturité d’une diplomatie parlementaire désormais engagée dans la durée.
CN