Pétition déposée à l’Assemblée nationale : Tshisekedi va-t-il laisser tomber Kamerhe ? 

Congo Nouveau
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Alors que les informations en notre possession ont confirmé que plus de 80 % des revendications ont été rencontrées et que Vital Kamerhe a fait œuvre d’humilité et a même présenté des excuses à ses collègues députés qui sont à l’initiative de cette pétition, on apprend que les députés ont décidé d’aller jusqu’au bout de leur démarche en déposant leur courrier avec au moins 262 signatures. C’est ici que l’opinion s’interroge sur les vraies motivations de cette action politique qui va ébranler l’équilibre des institutions et, malheureusement, donner une image négative de la force des alliances et surtout va perturber les prérequis politiques en fonction dans le pays.

Quel intérêt le pays a-t-il de changer le président de l’Assemblée et cela au moment même où il traverse une période d’incertitude sécuritaire ? Les analystes voient plus loin et estiment que les députés concernés veulent créer les conditions d’une nouvelle action qui serait incompatible avec la présence de Vital Kamerhe à la tête de la chambre basse. Aurait-il jamais donné son avis sur la révision éventuelle de la constitution ? Si jamais il avait, par le passé récent, dit sa désapprobation quant à cette initiative, alors on comprend qu’il soit indexé comme un obstacle si jamais cette initiative est caressée dans le sens du poil. Mais fallait-il pour cela donner l’image d’un pogrom contre un allié alors qu’il a fait preuve d’indéfectible soutien ?

Le fait même que la motion ne vise que lui principalement et la rapporteuse adjointe, l’honorable Munongo, en laissant les autres membres hors du dossier, nous indique une volonté de fermer les voies de l’ouverture saluées lors de la mise en place de ce bureau. L’honorable Inamizi, pourquoi serait-elle dans l’œil du cyclone ? Nul ne peut le dire, car sa présence à ce bureau avait augmenté de manière positive l’image de la démocratie congolaise perçue comme un levier du développement par une inclusion démocratique.

Ce qu’il convient de signaler est que cette démarche va profondément diviser les Congolais qui, ne pouvant peut-être pas s’exprimer ouvertement, vont nourrir un ressentiment en voyant dans cette logique une forme de primat des ambitions personnelles sur la cohérence globale. Tout en ne cherchant pas à le manifester, cette pétition ouvre la voie à cette autre idée de séparation entre l’est et l’ouest. Car les deux leaders précités viennent de cette partie du pays à dose conflictuelle. Comment ne pas s’inquiéter de ce qui peut avoir comme incidence sur la suite des événements ?

Quel péché Vital Kamerhe aurait-il commis pour être exposé ainsi à une humiliation permanente ? Apparemment, il n’y a rien de palpable, à moins que le jeu se joue anticipativement aujourd’hui pour des qualifications à d’autres échéances à venir. Dans l’opinion, ça donne une mauvaise image et l’on sent que les politiques sont déjà dans les grandes manœuvres de positionnement. Aujourd’hui, personne ne peut savoir comment serait le paysage politique si jamais Vital Kamerhe quittait le perchoir dans les conditions actuelles.

Il existe un parallélisme des formes dans le déclenchement de certaines situations alarmantes. Plusieurs opinions s’exprimant à voix basse pensent comprendre qu’au-delà de Kamerhe, c’est le parti présidentiel qui remercie mal ses alliances et qui brise ainsi la confiance existant entre les partenaires politiques. Vital Kamerhe pèse dans l’opinion et le malmener ainsi ne fait pas honneur à la démocratie.

Si le jeu était de le ramener dans les rangs même de l’Union sacrée, car jugé trop solitaire, le message est vraiment passé. Le chef de l’État, qui est l’autorité morale de l’Union sacrée, peut user de son influence sur les députés pour que cette machine puisse être stoppée, car, comme une mine antipersonnelle, on est en danger si on la désamorce sans technicité et précaution.

Personne ne ne peut savoir quelle blessure cette humiliation va creuser dans les cœurs des Congolais qui, malgré les attaques contre Vital Kamerhe et même contre Inamizi Munongo, leur soutien dans l’opinion reste au-dessus de la moyenne. Il convient de régler de manière pacifique les différents politiques qui sont, d’ailleurs, des différences dues aux angles de perception multiples.

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