Le procès de l’ancien chef de guerre Roger Lumbala se tiendra du 12 novembre au 19 décembre 2025 à Paris, en France. L’ONG Minority Rights Group (MRG) dit avoir présenté des preuves démontrant l’implication d’une faction armée dirigée par cet ancien ministre, député et sénateur de la RDC pendant sa rébellion.
Dans une vingtaine de jours, le procès de l’ancien chef de guerre congolais, président du RCD-N, Roger Lumbala Tshitenga va s’ouvrir à Paris. Arrêté en France depuis janvier 2021, il est poursuivi par la justice française pour des faits présumés de complicité de crimes contre l’humanité, qui remontent aux années 2002-2003 dans la province de l’Ituri à travers l’opération dite « effacer le tableau ». Son avocat, Philippe Zeller, avait dénoncé début octobre « l’abus et le silence des autorités françaises » à plusieurs demandes d’extradition formulées par la justice de la RDC pour juger son ressortissant. Mais la justice française s’en tient au principe de compétence universelle pour le juger.
Pour l’ONG MRG basée à Londres, « ce procès constitue une étape essentielle vers l’obtention d’une justice longtemps attendue pour les horreurs infligées à la communauté autochtone Bambuti en RDC. MRG a présenté des preuves démontrant que la faction armée sous le contrôle de Lumbala a délibérément ciblé les Bambuti et infligé des exactions graves, notamment des meurtres et des viols collectifs. »
En Ituri, plus de deux mille victimes indirectes dues aux atrocités auraient été recensées et un cimetière de cinq cents morts construit, d’après l’Association nationale des victimes du Congo. Pendant ces atrocitrés, Roger Lumbala dirigeait la rébellion du RCD-N. « La mise en cause de la responsabilité de Lumbala pour ses actes envoie un signal fort, dans le contexte du violent conflit qui sévit actuellement en RDC, indiquant que les exactions feront l’objet d’enquêtes et que justice sera rendue. Nous pensons que cela aura un effet dissuasif sur ceux qui commettent de telles exactions aujourd’hui », a commenté l’ONG MRG.
CN/DC