Le récent partenariat entre la République démocratique du Congo (RDC) et le FC Barcelone, l’un des clubs les plus prestigieux au monde, suscite une vive controverse. Annoncé comme une opération de “visibilité internationale”, l’accord prévoit l’apparition du logo de la RDC sur les maillots d’entraînement du club catalan. Mais la question centrale reste : à quoi sert réellement cet investissement pour un pays confronté à des urgences internes majeures ?
Parmi les premières réactions critiques, celle d’Anthony Pla, consultant sportif reconnu et fin connaisseur du football espagnol, est particulièrement retentissante. Dans une publication largement relayée sur les réseaux sociaux, il s’interroge sans détour :
« Le Cœur de l’Afrique y gagne quoi ? Un tel montant pour une simple visibilité sur des maillots d’entraînement… »
Une vitrine mondiale… mais à quel prix ?
Le gouvernement congolais présente cet accord comme un levier stratégique de diplomatie sportive. L’objectif ? Redorer l’image du pays à l’international, attirer les investisseurs et promouvoir le tourisme. Une ambition noble sur le papier, mais qui divise l’opinion.
Les critiques pointent du doigt le coût élevé du partenariat – plusieurs millions d’euros selon des sources proches du dossier – pour une visibilité limitée à des maillots d’échauffement. Pour Anthony Pla, ce type de communication n’a qu’un impact marginal sur le positionnement d’un pays à l’échelle mondiale :
« Ce n’est pas en imprimant le nom du pays sur un maillot d’échauffement qu’on attire des investisseurs. Et encore moins des touristes. »
Une fracture entre communication et réalité sociale
Dans un pays où les défis humanitaires, sécuritaires et économiques restent immenses, la dépense semble déconnectée des priorités. Accès limité à l’eau potable, système de santé fragile, éducation en crise, conflit armé à l’Est : autant de fronts sur lesquels la RDC lutte au quotidien.
Sur les réseaux sociaux, les Congolais sont nombreux à exprimer leur mécontentement, certains dénonçant une opération de prestige sans impact concret. Des hashtags comme Barça Gate ou Pas Avec Mon Argent se répandent, traduisant un rejet croissant d’un partenariat jugé symbolique mais inefficace.
Un manque de transparence pointé du doigt
Au-delà du coût, c’est aussi le manque de clarté sur les termes du contrat et les retombées attendues qui inquiète. Aucune campagne explicative officielle n’a été lancée pour justifier le choix stratégique ou détailler les indicateurs de performance de cette opération de communication.
Pour plusieurs analystes, cette affaire illustre un décalage entre les choix politiques de l’élite et les besoins réels de la population.
