L’IGF Jules Alingete en danger de mort
Son travail titanesque de démanteler les réseaux mafieux opérant dans les finances, entreprises, établissements et services publics congolais a mis mal à l’aise ses détracteurs, qui chercheraient par tous les moyens à lui couper la tête.
L’Inspecteur général des Finances, Jules Alingete, serait-il une proie à dévorer alors que son travail de contrôle des finances publiques, visant à endiguer l’hémorragie due au détournement, à la corruption et au coulage des recettes publiques, est très bien apprécié au sein de l’opinion nationale ? La question vaut son pesant d’or.
Si une partie de la population se réjouit du travail abattu jusqu’ici par le « policier » des finances publiques, les réseaux mafieux, coupés de leur manne, estiment que l’IGF aurait dépassé la ligne rouge en pointant du doigt plusieurs gestionnaires des finances publiques, tant au sein du gouvernement que des entreprises du portefeuille de l’État.
Ministres, mandataires publics et consorts ont été exposés dans leur gestion peu orthodoxe des finances publiques.
Les exploits de l’IGF ont entravé des marchés juteux tels que MILVEST avec le projet de reconstruction de l’aéroport international de Ndjili pour 1,2 milliard de dollars, le Centre financier (400 millions USD), Arena (105 millions), Afritech Idemia de Samba Bathily et Amadou Diabi, qui ont perdu le marché de 700 millions USD pour les cartes d’identité, ayant déjà perçu 20 millions USD bloqués par l’IGF ; le Libanais Kanaffer, qui avait le marché de livraison des bulletins scolaires à l’EPST avec Tony Mwaba pour 40 millions USD, a vu l’IGF récupérer 8 millions USD auprès de Kanaffer (Société Akula Africa). À cela s’ajoute le réseau des forages et lampadaires.
Acculés, les milieux mafieux considèrent l’IGF comme un obstacle majeur à leur survie.
C’est pourquoi ils auraient mis en place des mécanismes pour obtenir le départ de Jules Alingete, qui incarne actuellement la ligne dure de l’IGF. Leurs méthodes consisteraient à salir sa réputation sur les réseaux sociaux.
« Il y a des enquêtes, des investigations et des documentaires montés de toutes pièces pour ternir la crédibilité de Jules Alingete et pousser le Président de la République à mettre fin à son mandat », apprend-on dans les milieux chauds de Kinshasa.
Le ministère des Finances souvent listé mauvais élève
Avant l’avènement du gouvernement Suminwa, l’opinion publique avait été témoin de révélations troublantes sur divers dossiers financiers impliquant des millions, parmi lesquels le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, avait été épinglé.
Parmi les dossiers au centre de ce scandale, le projet d’installation de 1 000 stations d’eau à travers la République Démocratique du Congo, mené par le consortium Stevers Construct et Sotrod Water sous la tutelle du ministère du Développement rural, ainsi que celui de l’installation des lampadaires à Kinshasa, étaient au cœur de l’actualité.
Le modèle proposé par Mike Kasenga, PDG de Stevers, pour l’installation des forages, posait problème : selon les experts, une unité ne devrait pas dépasser 30 000 dollars.
Un forage, une petite machine de purification d’eau, des citernes de 7 m³, un panneau solaire et une petite installation pour puiser l’eau ne peuvent en aucun cas coûter plus de 30 000 dollars.
Les experts sont unanimes : « Un seul forage et ses équipements ne peuvent pas coûter 290 000 dollars, sinon c’est une véritable surfacturation. C’est inimaginable ! »
Il y a un an, l’État congolais avait payé plus de 71 millions de dollars sur la base de ces prix surfacturés, équivalant à 300 forages. Pourtant, sur le terrain, ces 300 forages ne sont pas visibles.
Si le ministre du Développement rural, François Rubota, et Mike Kasenga, PDG de Stevers, ont été « mappés » et écroués à Makala, le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, a simplement été intercepté à l’aéroport de Ndjili en partance pour l’étranger, puis libéré sans être inquiété, une situation que certains qualifient de justice à double vitesse.
Des bulletins scolaires imprimés à prix exorbitant chez un opérateur minier
Tony Mwaba, ministre sortant de l’EPST, a également été dans le collimateur de l’IGF pour des présumées malversations financières à la DINACOPE, ex-SECOPE. Bizarrement, son marché a obtenu l’avis de non-objection de la Direction Générale de Contrôle des Marchés Publics (DGCMP).
Le marché concernait l’impression de 30 950 000 bulletins scolaires, que le ministre avait chiffré à 30 950 000 dollars, soit 1 dollar par bulletin ! Le ministre a également élaboré un montage financier évaluant un bulletin de fin de cycle maternel à 4 450 FC, soit 1,6 dollar.
L’IGF s’est opposée à un contrat sur la délivrance de cartes d’identité
L’IGF s’était opposée à un contrat de près de 700 millions de dollars sur le recensement et la délivrance de cartes d’identité, qui comportait des surfacturations et avait été conclu avec Afritech, une entreprise dont la légitimité a été remise en question.
FOGEC indexé
Les comptes bancaires du Fonds de Garantie de l’Entrepreneuriat au Congo (FOGEC) ont été bloqués sur instruction de l’IGF en raison de la mauvaise gestion de l’établissement public.
Le blocage des comptes du FFN
Le Fonds Forestier National (FFN) avait vu ses comptes bancaires bloqués à partir du 29 mai 2024 sous la supervision de l’IGF, en raison de problèmes de gestion.
La COMINIERE SA, associée de DATHCOM
La COMINIERE SA, associée de DATHCOM et entreprise du portefeuille de l’État, avait saisi le ministère des Mines pour dénoncer des violations et fraudes de la part d’AVZ.
Comme quoi, les finances publiques sont détournées, mais l’IGF, malgré la résistance, s’efforce de les sauver.
La Rédaction
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