Kinshasa, le 10 octobre 2025 — La succession de feu le Maréchal Mobutu Sese Seko sort de son silence et dénonce publiquement ce qu’elle qualifie d’« abus graves et répétés » imputés au Commandant de la Garde Républicaine (GR), le Général Ephraïm Kabi, accusé de vouloir s’approprier illégalement une portion de 70 hectares appartenant à la famille, située dans la commune de la N’Sele.
Des instructions présidentielles ignorées
Selon des documents officiels consultés, notamment la lettre n°2255/09/2025 du Directeur de Cabinet du Chef de l’État, la Présidence de la République avait instruit le Commandant de la Garde Républicaine de sécuriser la succession Mobutu et de garantir la jouissance paisible de ses biens, conformément aux décisions du Conseil des ministres du 4 juillet 2025 relatives au règlement des conflits fonciers du Domaine Agro-Industriel Présidentiel de la N’Sele (DAIPN).

Cette instruction s’inscrivait dans la volonté du Chef de l’État de faire respecter la légalité.
La correspondance présidentielle mentionne même les bénéficiaires. Le Général KABI n’y est pas.
Toute occupation non autorisée de ces sites est donc illégale, et la Garde Républicaine devait veiller à protéger ces domaines, non à les convoiter.
Des ordres présidentiels défiés depuis 2023
Malgré ces instructions claires, le Général Ephraïm Kabi aurait, selon plusieurs témoignages concordants, poursuivi ses manœuvres depuis 2023, multipliant menaces, intimidations et actes d’ingérence à l’encontre des agents des Affaires foncières et des représentants de la famille Mobutu.
« Le Commandant de la Garde Républicaine veut s’attribuer nos terres alors que tout est en ordre. Il menace nos travailleurs et empêche nos activités. Nous sommes harcelés, alors que la loi nous protège », dénonce un membre de la succession.

Des sources proches du dossier confirment que le Général Kabi aurait ignoré les instructions de la Présidence, refusant de se conformer à la mission de sécurisation qui lui avait été confiée.
Plus grave encore, il aurait ordonné des restrictions d’accès au site et tenté de forcer une redélimitation cadastrale à son profit.
Des actes qui discréditent la Présidence
Des observateurs évoquent une dérive inacceptable qui risque de ternir l’image du Chef de l’État.
« Ce général semble investi d’une mission de poser des actes qui vont discréditer le Chef de l’État », confie une source proche du dossier.
Comment peut-on s’opposer à une décision présidentielle et vouloir arracher par la force des biens appartenant à autrui ?
Le Général Kabi serait même allé jusqu’à convoquer, le 10 septembre dernier, une réunion à l’UA, comme s’il était Ministre des Affaires foncières, pour statuer sur des questions domaniales.

« Est-il devenu Ministre des Affaires foncières ? » s’interroge un juriste.
Appelé initialement pour sécuriser la succession Mobutu, il aurait au contraire profité de sa position pour se tailler la part du lion, allant jusqu’à dresser lui-même un croquis cadastral, usurpant les rôles du Ministre des Affaires foncières et du Géomètre.
« Comment convoque-t-il les gens ? Avec quelle qualité pose-t-il ces actes ? », s’indigne un membre de la succession.
Des preuves irréfutables de propriété
D’après des documents authentiques consultés, notamment la notification de l’Arrêté ministériel n°0090 du 18 juillet 2025, transmise par le Secrétariat général des Affaires foncières sous le n°44.15/SG/AEF/00744/10/2025, la succession Mobutu détient légalement la parcelle de terre n°228.976 du plan cadastral de la N’Sele.
Cet arrêté signé par le Ministre national des Affaires foncières, à l’issue d’une réunion du Conseil des ministres présidée par le Chef de l’État, confirme sans équivoque les droits de propriété de la famille.
La succession interpelle le Chef de l’État
Face à ces dérives, la succession Mobutu hausse le ton :
« Trop, c’est trop ! Nous en appelons à l’arbitrage du Chef de l’État, garant du bon fonctionnement des institutions et du respect de la légalité. »
Elle sollicite une enquête administrative et judiciaire sur les agissements du Commandant de la Garde Républicaine et demande au Chef de l’État de rétablir l’autorité de la loi sur le site de la N’Sele.
« Il faut protéger les alliés politiques du Président de la République, pas les fragiliser. Nous gardons confiance en la justice et en la haute autorité du Chef de l’État pour que la vérité soit rétablie », conclut une opinion proche de la famille.