Il est incontestable que cette proposition de loi répond à une urgence sociale : celle de protéger les femmes contre les violences et les discriminations. Dans notre société actuelle, où ce fléau persiste, une telle initiative trouve toute sa légitimité.
Cependant, une question demeure : est-ce réellement la priorité aujourd’hui pour le professeur Bahati Lukwebo, initiateur de cette proposition, alors même que sa province d’origine est en proie à une grave crise sécuritaire, tombée entre les mains du M23 ?
Fallait-il vraiment se limiter à un titre aussi généraliste et consensuel ? N’est-ce pas là une manière de détourner l’attention de l’essentiel, dans un contexte où l’Est du pays brûle ?
Finalement, qui joue à quoi dans ce théâtre politique ?
Le Sénat, en tant que première chambre du Parlement, devrait incarner la sagesse et la hauteur de vue. Or, son comportement ressemble parfois à celui d’un auditoire universitaire, où les professeurs dictent des leçons à des étudiants de première année. Pourtant, même ces derniers pourraient sans doute proposer des idées plus en phase avec la réalité dramatique que traverse la RDC.
Tresor mashu ndoole