Discussion avec le Rwanda en Tanzanie : Kinshasa envoie des « inexpérimentés » face à James Kabarebe

Au cours de la retraite ministérielle de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) à Zanzibar, une rencontre directe et une discussion franche ont eu lieu le week-end dernier entre la Vice-Ministre des Affaires étrangères de la RDC, Gracia Yamba Kazadi, et les délégués rwandais, selon Olivier J.P. Nduhungirehe, Ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale de la République du Rwanda. Ce dernier a parlé d’une « discussion directe et franche » entre les délégations de deux pays. Cette première rencontre a déjà suscité des réactions négatives au sein de l’opinion congolaise, notamment à cause des personnes jugées « inexpérimentées » envoyées face à certains acteurs principaux de la crise sécuritaire dans l’Est du pays, à savoir James Kabarebe.

A Zanzibar, cette discussion aurait été facilitée par la Tanzanie et le Soudan du Sud, les deux co-présidents de la retraite ministérielle de l’EAC, en présence des ministres de l’Ouganda et du Kenya, ainsi que du Secrétaire Général adjoint en charge des affaires politiques de l’EAC.

« La réunion s’est déroulée dans un esprit constructif et orienté vers des solutions. Les ministres des deux pays voisins, qui ont fait preuve de bonne volonté, ont souligné la nécessité d’une solution politique à la crise dans l’est de la RDC. À cet égard, des décisions concrètes ont été prises pour revigorer les processus de paix de Luanda et de Nairobi », a dit Olivier J.P. Nduhungirehe. Du côté de Kinshasa, le gouvernement, à travers le ministère des Affaires étrangères, tente de tempérer les ardeurs du Rwanda sur cette rencontre.

« Pas trop vite, Olivier J.P. Nduhungirehe. Lors de la retraite ministérielle, cadre consultatif et non décisionnel de l’EAC, notre Vice-Ministre avait un message très clair : « La RDC réitère la primauté du processus de Luanda pour résoudre les tensions avec le Rwanda. Les graves souffrances humaines et les déplacements sont dus aux actions violentes des RDF et du M23, et non des groupes armés locaux. La retraite de l’EAC ne remplace pas l’Union Africaine, qui a mandaté le processus de Luanda. Rendez-vous à Luanda ! » », a réagi la vice-ministre des Affaires étrangères congolaise sur son compte X. Mais le débat est alimenté beaucoup plus sur la composition des acteurs autour de cette table de discussion. James Kabarebe et Olivier Nduhungirehe ont eu affaire des Congolais « inexpérimentés » sur ce délicat sujet de la sempiternelle crise sécuritaire dans cette partie de la région, particulièrement dans l’Est de la RDC.

« Envoyer une novice négocier sur des dossiers sensibles de notre pays avec James Kabarebe c’est comme envoyer Jules Monyere s’entretenir avec Joe Biden sur le partenariat americano-congolais.
Arretons de tout prendre à la légère », a réagi Jeannot Kabuya sur son compte X.

Un autre internaute, Benjamin Babunga, parle de l’absence des acteurs expérimentés dans la délégation congolaise. « Dans la délégation congolaise, aucun acteur majeur de la crise rwando-congolaise des 30 dernières années. En face, des gens qui ont joué un rôle clé dans cette crise, de l’AFDL au M23, en passant par le RCD et le CNDP. La RDC aurait pu aligner, à la limite, des gens comme She Okitundu, Didier Etumba, etc. », a-t-il écrit.

La retraite ministérielle de l’EAC sur la paix et la sécurité, les relations entre les États partenaires et le processus d’intégration, organisée par le Secrétariat de l’EAC en partenariat avec la République Unie de Tanzanie, s’est déroulée ce samedi à Zanzibar, République Unie de Tanzanie. L’objectif principal de cette retraite, qui rassemble les ministres des Affaires étrangères et des Affaires de l’EAC des États partenaires, est de discuter des questions critiques affectant la région de l’EAC. Cette retraite offre également une occasion unique aux ministres de s’engager dans des discussions réfléchies, de partager des idées et de stratifier collectivement des moyens de favoriser une paix durable, d’améliorer la coopération en matière de sécurité, de renforcer les relations entre les États partenaires et de faire avancer l’agenda d’intégration.

CN

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