Le 13 juin 2022-13 juin 2024. Cela fait deux ans depuis que la Cité de Bunagana, dans la province du Nord-Kivu, était occupée par les rebelles du M23. Depuis deux ans, le régime a tout tenté pour récupérer les zones perdues. Mais depuis quelques mois, Kinshasa semble se résigner.
Lorsque les rebelles du M23 et l’armée rwandaise occupent la Cité de Bunagana (à la frontière avec l’Ouganda), le gouvernement de Kinshasa avait pris l’engagement de tout mettre en œuvre pour chasser les rebelles du M23 (soutenus par le pouvoir de Kigali). Deux ans après, non seulement les forces loyalistes n’ont pas repris la Cité de Bunagana, les rebelles du M23 ont davantage gagné du terrain.
Se prononçant sur ce que doit faire son gouvernement pour chasser les rebelles et récupérer les zones perdues, le chef de l’Etat congolais, Félix-Antoine Tshisekedi, a toujours privilégié deux schémas : diplomatique et militaire. Activant le schéma diplomatique, Félix-Antoine Tshisekedi avait réussi à convaincre ses pairs de la Communauté des États de l’Afrique de l’Est (EAC) pour envoyer des troupes en République Démocratique du Congo (RDC). C’est ce qui avait été fait, mais sur terrain, le Président congolais avait découvert l’hypocrisie de ses collègues. Conséquence : les troupes de l’EAC avaient été renvoyées par Kinshasa.
Le médiateur est devenu silencieux
Pendant ce temps, Joao Lourenço, le président angolais, désigné médiateur par l’Union Africaine (UA), pour rapprocher Paul Kagame et Félix-Antoine Tshisekedi, se trouve buter à la méfiance de deux parties en conflit. En principe, les deux chefs de l’Etat, Paul Kagame et Félix-Antoine Tshisekedi devraient se retrouver depuis le mois de mars autour de Joao Lourenço, jusque-là il n’y a aucun signal.
Sur terrain, la guerre continue, avec à la clé le déplacement de plusieurs personnes qui fuient la guerre. Et cela, malgré les appels au dialogue lancés par tous les partenaires extérieurs. A Kinshasa, Félix-Antoine Tshisekedi refuse d’entendre d’un dialogue avec les rebelles du M23. Jusque-là son gouvernement maintient un seul schéma : faire la guerre.
Une volonté affichée, mais…
Malgré la volonté de Félix-Antoine Tshisekedi de montrer à la face du monde qu’il a mis en place un dispositif à même de récupérer toutes les zones perdues, les choses ne semblent pas changer au niveau du front. Depuis quelques semaines, les rebelles du M23 sont signalés dans des nouvelles localités du Nord-Kivu et menacent d’occuper le territoire de Lubero par le biais de Kanyabayonga, avec l’idée de se diriger dans le grand nord.
A Kinshasa, les acteurs semblent être plus préoccupés par le partage du pouvoir, oubliant qu’une grande partie de la province du Nord-Kivu vit sous l’emprise des rebelles. Et les Congolais ont l’impression que Félix-Antoine Tshisekedi a oublié Corneille Nangaa et le M23.
Charly KINGAKENE
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