L’exploitation minière industrielle et artisanale dans l’ex-Katanga reste la principale activité qui fait vivre cette partie du territoire national. Cependant, cette exploitation est sujette aux conflits et ne respecte pas les lois réglementaires. Et pour cause, il est souvent fait mention de l’occupation illégale de la zone d’exploitation artisanale (ZEA).
« Aujourd’hui comme hier, certaines ZEA sont occupées illégalement par des personnes sans qualité et utilisant tant tôt leur position politique suivant les régimes qui se succèdent au pouvoir, car hier c’était le temps des sociétaires du Front commun pour le Congo (FCC) et aujourd’hui, c’est le tour de l’Union sacrée de la Nation », fustige un opérateur minier, soulignant que « le ministre des Mines et le directeur général du Service d’assistance et d’encadrement de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle (SAEMAPE) ayant le mandat d’assainir le secteur minier artisanal se heurtent à un complot de populisme d’une occupation illégale de la ZEA 683 ».
Pour mettre de l’ordre, le ministre des Mines, Kizito Pakabomba Kapingamulume, a écrit, depuis le 20 novembre 2024, au directeur général du SAEMAPE, Jean-Paul Kapongo Kadiobo, sur cette question.
« Monsieur le Directeur général, vous avez reçu copie de la lettre référencée 43/PCA/COMIKHA/KMS/H-KAT/11/2024 du 23 octobre 2024 m’adressée par laquelle la Coopérative Minière Khaff Marne (COMIKHA) sollicite son accès à la ZEA 683. A l’étude du dossier, je constate que la ZEA 683 est occupée par des exploitants artisanaux non affiliés à une coopérative particulière, ce qui laisse libre cours à une exploitation désordonnée, à un cafouillage des espaces et au non-respect des normes sécuritaires, ainsi que l’a noté la Direction provinciale du SAEMAPE dans son avis technique du 10 juin 2024 », écrit le ministre.
Et de renchérir : « Etant donné qu’une telle situation constitue un danger permanent à l’ordre public, je vous instruits d’autoriser la Coopérative Minière Khaff Marne (COMIKHA) à accéder à la ZEA 683 pour y permettre une exploitation artisanale responsable à travers l’encadrement des exploitants. Vous veillerez à vous assurer que la Coopérative Minière Khaff Marne (COMIKHA) s’engage, par un contrat de collaboration avec le SAEMAPE, au respect des clauses du cahier des charges que vous aurez défini ».
En réponse à l’instruction du ministre des Mines dont copie en fac-similé, le DG du SAEMAPE a, le 23 décembre 2024, instruit, d’une part, le Direction provinciale du SAEMAPE Haut-Katanga de faciliter l’accessibilité à la Coopérative COMIKHA dans la ZEA 683 et de l’accompagner dans le processus de l’élaboration d’un cahier des charges et d’autre part, d’organiser une mission conjointe composée d’une équipe venant de Kinshasa et d’un expert de la DP du SAEMAPE Haut-Katanga.
« Cependant face à cette instruction de la hiérarchie, le ministre provincial du Haut-Katanga s’oppose en s’appuyant sur une procuration », dénonce-t-on.
Une procuration
C’est depuis novembre 2016 que la ZEA 683 a été instituée par l’arrêté ministériel du ministre des Mines et depuis lors aucune coopérative minière n’y a été affectée par une notification officielle du ministre national des Mines.
« Cependant, sous l’influence politique de l’époque, Madame Getou KABILA au nom de la coopérative CDMK l’a occupée par force moyennant les militaires sous commandement du Général Philemon Yav. A la fin du régime de Kabila et début de l’année 2019, Madame Getou KABILA trouva qu’elle occupait illégalement la ZEA 683, va l’attribuer par une simple procuration à Madame Aimée SANGA THYSSEN, une personne physique, ne détenant pas une coopérative minière mais plus tôt une société commerciale dénommée THYSSEN PROGRESS AND DEVELPPMENT SARLU et pour continuer cette exploitation illégale, Madame Aimée SANGA THYSSEN va d’abord se faire adhérer à l’UNAFEC puis à l’UDPS à la veille de dépôt de candidature aux échéances électorales de decembre 2023, ainsi cette dernière va bénéficier de soutien de quelques cadres et membres de l’UDPS », rappelle-t-on.
Cette ZEA regorge une potentialité en or, exploitée par cette dame, « malheureusement la destination de la production n’est pas connue ni tracée par les services habilités d’où un manque gagner pour la République et on y signale la présence des étrangers notamment les Tanzaniens travaillant à son compte d’ailleurs une personne de ces sujets étrangers était mort sur le site », souligne-t-on.
Entrant en fonction en janvier 2022, le Directeur général du SAEMAPE avait fait organiser à travers le pays des missions d’états des lieux des activités minières artisanales ainsi va tomber sur certaines mines occupées illégalement par les personnes non éligibles, notamment le cas de la ZEA 683 dans la Province du Haut-Katanga, dans le territoire de Sakanya, secteur de Balala, dans le groupement de Mopala.
Sur l’instruction du ministre des Mines précitée, le DG du SAEMAPE a instruit le DP du SAEMAPE Haut-Katanga de faciliter l’accès de la Coopérative COMIKHA à la ZEA 683, de l’accompagner dans le processus de l’élaboration d’un cahier des charges
C’est ainsi qu’une équipe conjointe composée des experts venant de Kinshasa et la DP du SAEMAPE Haut-Katanga a été déployée pour effectuer la dite mission.
«Fort malheureusement, nous sommes au regret de constater que Son Excellence le Ministre Provincial des Mines du Haut Katanga s’oppose farouchement à l’exécution de l’instruction de Son Excellence Monsieur le Ministre National des Mines en s’appuyant sur une simple procuration dont copie en annexe détenue par Madame Aimée SANGA THYSSEN .
Au demeurant, l’équipe diligentée par le DG du SAEMAPE reste bloquée au niveau de la cité de SAKANIA suite à l’instrumentalisation de certains membres de l’UDPS, qui ternissent l’image des autorités impartiales dans le traitement de ce dossier sur les réseaux sociaux et prêt à créer un incident majeur pour justifier l’insécurité dans la contrée.
A la lumière de tout ce qui précède, « nous sollicitons l’implication du ministre national ayant les mines dans ses attributions pour rappeler à l’ordre le ministre Provincial des Mines », sollicite-t-on.
Mutuma Kuamba
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