Alors que la controverse suscitée par son chef du parti, Augustin Kabuya, sur l’interprétation de l’article 217 n’a pas encore quitté les esprits, le président de la République, Félix Tshisekedi, a endossé cette interprétation en la répétant dans son meeting, le 16 novembre, à Lubumbashi.
Parmi les dispositions qui motivent la démarche de Félix Tshisekedi de vouloir à tout prix revoir la constitution, il y a l’article 217. Cet énoncé, repris dans les constitutions de plusieurs États africains, est perçu au sein de l’UDPS, parti présidentiel, comme un élément déclencheur de la balkanisation. « On veut nous obliger à abandonner une part de notre souveraineté à des Etats voisins. Et on nous dit que nous n’avons pas le droit de revoir cela », a déclaré Tshisekedi dans son meeting à la Place de la Poste. Augustin Kabuya était allé plus loin en citant le Rwanda. L’occupation rwandaise des territoires congolais est faite, selon lui, par cette disposition de la Constitution.

L’opposant Delly Sessanga n’a pas tardé à réagir après ce discours de Tshisekedi. Il qualifie de « faux bruits » certaines affirmations du chef de l’Etat. En ce qui concerne l’article 217, Delly Sessanga qualifie « d’iconoclaste » l’interprétation faite par le Président de la République. « La manipulation, c’est lorsque vous versez dans une interprétation tout à fait iconoclaste de l’article 217 de la Constitution par un faux bruit, en faisant croire que cet article expose le Congo à céder des territoires à des États voisins, », a-t-il indiqué dans une vidéo.

Par ailleurs, Félix Tshisekedi a confirmé sa détermination de réviser ou de changer la Constitution du pays. « Qui est celui-là qui va m’interdire moi, le garant de la Nation, de ne pas le faire ? Il y a eu désorientation sur ce que j’avais dit à Kisangani. Car, ce que j’avais dit à Kisangani n’avait rien à avoir avec un quelconque troisième mandat », a-t-il ajouté.

Pour Martin Fayulu, Félix Tshisekdi a fait une interprétation « grossièrement erronée » d’un article dont la clarté ne nécessite même pas l’expertise d’un éminent professeur en droit constitutionnel.
Ce qui prime aujourd’hui, explique Martin Fayulu, c’est la préservation de l’intégrité territoriale et l’amélioration des conditions de vie de la population. Ce ne sont pas les dispositions de la Constitution qui légitiment le pillage des fonds publics ou l’inertie d’un gouvernement issu d’un simulacre d’élections. « Félix Tshisekedi doit comprendre une chose : je demeure le seul président légitimement élu depuis 2018, et je m’opposerai fermement, aux côtés du peuple, à son projet désastreux de modification constitutionnelle », a écrit Martin Fayulu.

CN

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