Le débat controversé sur le changement de la Constitution souhaité par le président, Félix Tshisekedi, est conduit dans tous les sens au sein de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Augustin Kabuya cite de façon erronée les articles de la Constitution pour tenter de faire détester cette loi fondamentale aux Congolais.

Depuis le début de la campagne du parti pour le changement de la Constitution, l’UDPS aligne une série d’arguments fallacieux pour justifier le changement de la loi fondamentale. Pour Augustin Kabuya, il n’y a pas de doute, cette fameuse constitution a prévu de céder les terres congolaises au Rwanda.

« Il y a dans cette constitution un article qui demande à la RDC de céder une partie de son territoire au Rwanda », a-t-il déclaré devant les militants du parti à la 10ème Rue Limete, à Kinshasa.

Le secrétaire général de l’UDPS fait référence à l’article 217 de la constitution qui stipule : « La République démocratique du Congo peut conclure des traités ou des accords d’association ou de communauté comportant un abandon partiel de souveraineté en vue de promouvoir l’unité africaine ». Une disposition reprise dans plusieurs constitutions africaines dont celles du Sénégal, Niger, Mali ou du Burkina Faso. C’est une incise des constituants africains pour renforcer l’unité africaine. Elle n’est aucunement liée à des terres à céder à qui que ce soit.

Augustin Kabuya est aussi convaincu que le président rwandais, Paul Kagame, combat le chef de l’Etat congolais jusque dans ses propres rangs politiques. Paul Kagame veut voir à tout prix Félix Tshisekedi quitter le pouvoir. « Le Rwanda est derrière le désordre que vous voyez dans le parti. Kagame ne dort pas. Il veut à tout prix voir Félix Tshisekedi quitter le pouvoir et que lui reste, ça ne se fera jamais », a indiqué Augustin Kabuya, oubliant encore une fois que son autorité morale est à la tête d’un pays démocratique. Son bail au Palais de la Nation est bien limité par le temps.

En gesticulant ainsi, le secrétaire général de l’UDPS trahit l’intention nourrie par ce parti de vouloir opérer un changement de Constitution uniquement dans le but de trouver un troisième mandat pour Félix Tshisekedi. Ce qui pourrait renforcer la constatation de l’opposition ainsi que de la société civile.

A ce jour, exprimer une voix contraire à celle de l’UDPS devient risqué et dangereux. Delly SESSANGA l’a vécu hier, jeudi, pendant qu’il sensibilisait les Congolais contre le changement de la constitution à Kinshasa. Brutalisé et humilié par la police, il a finalement été relâché.

Le Cadre de concertation des forces politiques et sociales condamne “vigoureusement cette répression qui consacre une violation flagrante de la liberté de manifester et qui sonne comme un recul démocratique aux antipodes de l’Etat de droit. Il note que le pouvoir de Monsieur Tshisekedi traite de manière discriminée les organisations politiques et sociales de notre pays, en laissant s’exprimer, parfois sans aucune autorisation préalable, celles qui lui sont proches et en bâillonnant sous des prétextes fallacieux celles qui critiquent son action. Il s’agit d’une atteinte inacceptable aux droits fondamentaux et à la liberté d’expression garantis par notre Constitution.”

CN

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