L’affaire de présumé détournent des fonds alloués à la construction des forages est loin de se terminer dans la mesure où l’ancien ministre du Développement rural François Robota et l’homme d’affaires Mike Kasenga croupissent dans les geôles et leur procès en appel à la Cour de cassation est fixée le 18 novembre prochain.
Entre-temps, une troisième personnalité citée dans ce dossier, a été lavée par la justice.
Du coup, l’ancien ministre des Finances et député national Nicolas Kazadi est apparu dans une émission spéciale co- animée par un groupe des journalistes congolais après une longue absence au pays. Accusé dans une affaire de surfacturation pour la livraison des forages et lampadaires, l’ancien argentier national s’est réjoui du fait qu’il a été lavé par la justice congolaise.
L’ex-ministre des Finances a dénoncé « la manipulation médiatico-politique, la cabale politique », disant avoir été conscient que « le temps viendrait où tout s’éclaircirait »
« J’ai été le premier à demander à être entendu, me débarrassant de toutes mes immunités », a-t-il dit au cours de cette émission, soulignant que « c’est moi qui courais derrière les juges ».
Il a rejeté toute responsabilité évoquant son innocence.
« On m’a impliqué dans une histoire où je n’avais aucune responsabilité. Ma seule responsabilité était d’avoir payé. Je n’avais aucune inquiétude. Tout était clair », s’est-il défendu précisant on a juste voulu « essayer de compromettre ma crédibilité et ma carrière politique ».
Il est allé loin.
“Je n’ai jamais dit qu’il y avait surfacturation. J’ai donné un avis en tant que ministre des Finances. La mauvaise foi avait déjà occupé les esprits disant j’ai acheté à 300 mille dollars un forage de 5 mille dollars qu’on met au coin de la maison. C’est malhonnête, c’est injuste”, a-t-il dénoncé . Non sans donner quelques précisions:
“J’étais, selon le contrat, obligé de payer 79 millions de dollars la première année. J’ai payé en procédure d’urgence, je l’assume, il n’y a aucun problème”.
Kazadi confiant en lui-même
Nicolas Kazadi, très sûr de lui, a fait une révélation sur sa dernière conversation avec le Chef de l’Etat avant son départ pour l’Europe, alors que d’autres personnes citées dans l’affaire forages et lampadaires étaient déjà interpellées par la justice. Il a témoigné comment Félix Tshisekedi a essayé de le retenir à Kinshasa sur une éventuelle audition alors que c’était du pure mensonge ficelé par la bande à Constant Mutamba qu’il qualifie de « fébrile ».
Dans l’opinion, on croit surtout que le ministre honoraire des Finances est proche du président de la République. Nicolas Kazadi a beau se défendre sur des grands projets comme le centre financier de Kinshasa et la construction d’Aréna au stade des Martyrs qui ont coûté 500 millions de dollars à l’état congolais et dont l’on ne sent toujours pas l’apport.
Jules Alingete tacle contre Nicolas Kazadi
Pour l’Inspecteur général des finances (IGF), Jules Alingete Key, dont les services compétents ont décelé la facturation dans le dossier forages, le fait de disculper quelqu’un ne voudrait pas dire qu’il est innocent.
« Quand quelqu’un est (disculpé), cela ne veut pas dire qu’il est forcément innocent.. Cela veut peut-être dire que le ministère public n’a pas réussi à convaincre le juge », a estimé le chef des services de l’IGF.
Jules Alingete exhorte « les autorités administratives à prendre des mesures administratives (démission) quand on leur amène un dossier » de détournement, en attendant que la justice s’en saisisse.
« Le ministère public a du mal à comprendre réellement ce que nous faisons comme travail », a-t-il sollicité.
Selon lui, « il faut créer un Parquet financier où nous aurons des magistrats avec une formation spécifique ».
Plusieurs cas de présumé détournement dénoncé par l’IGF aboutissent à la disculpation des présumés détourneuts par les cours et tribunaux.
Mutuma Kuamba C/P
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