Plusieurs personnalités politiques ou économiques ont eu à travailler pendant les régimes successifs du maréchal Mobutu, de Laurent-Désiré Kabila, de Joseph Kabila et actuellement de Félix Tshisekedi. Il s’agit des hommes et des femmes qui avaient occupé ou occupent encore de hautes fonctions qui leur ont permis de disposer d’importantes ressources financières, ou de mettre en œuvre des projets d’intérêt communautaire. Cependant, lorsqu’on jette un coup d’œil sur leur parcours, l’on se rend vite compte que beaucoup d’entre eux n’ont pratiquement rien apporté à ce pays qui leur a tout donné. Pour eux, le peuple congolais n’existe que de nom. Plus grave: ils ne se sont même jamais signalés par une lutte farouche contre les puissances hégémoniques qui lorgnent les richesses du sol et du sous-sol de la RDC.

Par contre, quelques-uns d’entre eux ont investi dans le pays afin de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations. Ils ont laissé des empreintes indélébiles dans tous les domaines: diplomatie, enseignement, fonction publique, entreprenariat, sécurité, etc. Ce sondage effectué du 25 août au 20 septembre 2024, auprès d’un important échantillon de personnes, sans distinction de niveau d’études, de sexe, ou de religion, a permis aux personnes interrogées de se prononcer en toute liberté sur les réalisations de ces personnalités.

Michel Bongongo, 74%

Né le 5 novembre 1950, cet homme politique traine une longue expérience dans la gestion des affaires publiques. Il a été sénateur représentant la province de l’Équateur. Ancien membre du Mouvement de libération du Congo –MLC- et de l’Union des forces du changement –UFC-, il enseigne à l’Université pédagogique nationale. Il a été vice-président de l’Assemblée régionale de 1985 à 1989 et son président de 1989 à 1990. 1981: comme autorité académique, il a pris en charge les frais académiques de tous les étudiants qui n’avaient pas de moyens pour payer leurs études, les étudiants en difficultés des toutes les provinces.

Comme premier vice-président de l’assemblée régionale de Kinshasa, il a fait engager plus jeunes universitaires en chômage.

Au Conseil national de sécurité: comme coordinateur, il a pris en charge les inscriptions des jeunes pygmées à l’université et leur a donné de l’emploi.

Comme chef de la maison civile du chef de l’Etat, il a lancé sous l’impulsion du président de la République, l’opération Telema dans la province de la Tshuapa en distribuant des vêtements et autres biens nécessaires à la population.

Pendant la période de Kabila comme Ministre d’Etat du budget, il a mis en place une campagne contre les mafieux, en d’autres termes les fictifs qui touchaient indument l’argent de l’Etat.

A la Fonction publique, il a régularisé les N.U et assuré la promotion des fonctionnaires à travers la régularisation des matricules. Il a valorisé la fonction publique au point que les fonctionnaires d’autres ministères cherchaient le transfert.

En qualité de ministre intérimaire de la défense il a réussi à payer des vagues de retraités de 2002 et 2013.

Il a pris en charge les  veuves et les handicapés de St Anne et St Joseph d’Arimathé. Il a enfin dirigé en qualité de ministre d’État le Budget de 2014 à 2016, la Fonction publique de 2016 à 2019, et a assumé l’intérim au ministère de la Défense nationale et anciens combattants. Partout où il est passé, il a toujours été apprécié pour son abord facile, ses sages conseils, et surtout sa volonté de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des fonctionnaires de l’Etat. 

Lunda Bululu, 65%

Il est né le 15 octobre 1942 à Sakania dans le sud du Katanga. Lunda Bululu est professeur à la faculté de droit de l’université de Kinshasa et à l’université de Lubumbashi.

Il a été conseiller au bureau de Affaires étrangères en 1984, Secrétaire général de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale –CEEAC-, en 1984 et pour un deuxième mandat en 1989, Premier ministre du Zaïre, au début de la période de transition, du 4 mai 1990 jusqu’à sa démission le 1er avril 1991, ministre de Affaires étrangères de 1994 à 1996 dans le premier gouvernement Kengo. En 2006, il se présente comme candidat à l’élection présidentielle congolaise de juillet 2006.

Après avoir fait partie de l’AFDL, il se joint au nouveau parti du Rassemblement congolais pour la démocratie en 1998. En 2001 il rejoint le Mouvement de libération du Congo de Jean-Pierre Bemba, et devient député aprèsle dialogue intercongolais et Commissaire général aux institutions et droits humains, pour démissionner de ce poste en décembre 2004.

Léonard She Okitundu, 63%

Né le 26 mars 1946 à Lodja, dans la province de Sankuru. Il a été sénateur pendant la dernière législature. Il est père de deux enfants et déjà grand-père. Juriste de formation, il avait entamé des études de droit à l’université Lovanium à Kinshasa. Victime de la répression policière au sein des campus universitaires zaïrois, il est contraint à l’exil et se réfugie en Suisse dès 1973 où il obtient le statut de réfugié politique. Durant son exil en Suisse, Léonard She Okitundu combine ses activités de lutte contre la dictature avec celles de militant des droits de l’homme et des libertés fondamentales.

Sa carrière débute chez SOS-Asile Vaud et dans le comité suisse pour la défense du droit d’asile. Il travaille en tant que membre de la ligue suisse des droits de l’homme praticien du droit d’asile. En Europe, il milite pour le respect du principe sacré du non-refoulement tout en consacrant une grande partie de ses activités à la protection des immigrés. Pendant quinze ans (1982-1997), She Okitunduintervient comme expert en droit international auprès des bureaux de consultation juridique de Caritas (Genève, Suisse). Membre du groupe des juristes d’Amnesty International, il adhère au réseau européen des juristes défendant le droit d’asile, et ainsi durant vingt ans, il anime de nombreuses rencontres internationales consacrées au droit d’asile et à la protection des immigrés en Europe. 

En septembre 1997, le président Laurent-Désiré Kabila le nomme comme son ambassadeur itinérant. Sur demande du chef de l’état, il met sur pied et anime une cellule chargée des thématiques de protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Il occupe donc successivement les fonctions de ministre des droits humains et de ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale.

Jean Nyembo Shabani, 60%

Né le 5 août 1937 à Kayanza, dans la province du Tanganyika, il est une personnalité politique. En 1946, son père, KatshelewaMugogwa, soucieux d’assurer une bonne éducation et une bonne formation à l’ainé de ses enfants, l’emmène à Elisabethville, l’actuel Lubumbashi, laissant momentanément sa famille à Kayanza. Sur place, il s’inscrit à l’Institut Saint Boniface, aujourd’hui collège Kitumaini.

Il s’inscrit ensuite à l’Université Lovanium, aujourd’hui l’Université de Kinshasa, pour des études de propédeutique et candidature en sciences économiques (1959-1962), avant de poursuivre son cursus académique à l’Université catholique de Louvain, en Belgique, où il a obtenu sa licence en sciences économiques en 1964.

Après ses brillantes études à l’Université de Louvain, Nyembo Shabani est appelé au pays, pour exercer les fonctions de Directeur du Bureau de coordination économique sous l’égide du Fonds Monétaire International, FMI, en même temps qu’il exerce la fonction de Conseiller économique auprès du Premier ministre Moïse Tshombe.

Avec le coup d’État du Haut commandement militaire en 1965, Nyembo Shabani prend le chemin de l’exil en Belgique. Il reprend ses études en vue d’obtenir un diplôme de doctorat. Ces études sont couronnées par une thèse de doctorat en sciences économiques en 1975 intitulé « L’industrie du cuivre dans le monde et le progrès économique du Copperbelt africain». Il fut également nommé Professeur à la Faculté des Sciences économiques en 1976 à l’Université de Louvain.

Sa brillante thèse attire alors l’attention des Nations-Unies qui lui proposent une fonction au sein de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) à Vienne, en Autriche. Le président Mobutu ayant appris l’existence de la thèse d’un de ses compatriotes zaïrois, propose à son auteur de rentrer au pays. Nyembo Shabaniaccepta ses fonctions avec conditions, que le président accepta de remplir.

C’est ainsi que tout en étant en Europe au siège de l’ONUDI, il fut nommé Commissaire d’État à l’Économie nationale et industrie, le 23 février 1977. Quand il prend les rênes de son portefeuille ministériel, l’économie zaïroise est en plein désarroi avec les infrastructures manufacturières à l’agonie. Afin d’accélérer le relèvement de cette économie, Nyembo Shabani crée alors le Fonds de convention de développement, qui deviendra plus tard le Fonds de promotion de l’industrie. 

Par la suite, il occupa les fonctions de Commissaire d’État au Portefeuille (19 août 1977), à l’Économie (13 décembre 1977), au Portefeuille (5 janvier 1979), à l’Agriculture et au Développement rural (18 janvier 1980). Après un bref passage au Bureau politique duMPR en 1981, il fut rappelé au Gouvernementdans les Départements suivants: économie, industrie et commerce extérieur (5 novembre 1982), agriculture et développement rural (1 novembre 1983), Commerce extérieur (février 1985). En avril 1985, il fut appelé aux fonctions de Président Délégué général de la GECAMINES HOLDING. À partir de 1987, il a repris des fonctions ministérielles, en occupant des postes successifs comme ministre des Finances et du budget, de l’Économie et industrie, vice-Premier ministre chargé des secteurs économiques et financiers et enfin de Ministre de l’Agriculture.

En 1991, il exercera ce qui sera sa dernière charge publique, celle de gouverneur de la Banque Centrale du Zaïre, poste qu’il quittera le 2 avril 1993. Il a introduit en avril 1992 de nouvelles structures organiques dans la banque. Il a redynamisé l’Audit du gouverneur dont la vocation initiale est de mener des réflexions et faire des propositions face aux problèmes économiques, financiers et monétaires du pays.

Outre sa charge professorale, Nyembo Shabanis’est révélé aussi un véritable capitaine d’industrie. Patron de deux sociétés saccagées, pillées et ruinées à l’avènement de l’AFDL, à savoir la société zaïroise d’élevage, et la société zaïroise de pêche.

En 2008, il a créé une entreprise de production d’eau minérale naturelle, Sobemil, la seule du secteur qui appartienne à un entrepreneur congolais et une grande usine de boissons gazeuses complètement automatisée à Kinshasa, d’une capacité installée de 10 000 bouteilles par heure.

En 2019, Nyembo Shabani construit dans le village de Mombwe, en coopération avec son neveu André Lumbu, un hôpital moderne équipé de 320 lits. Ce centre hospitalier est desservi en eau potable par un forage d’eau et alimenté en électricité par des panneaux solaires. L’hôpital est très vite devenu un foyer de rayonnement et du développement de la contrée.

Mbatshi Mbatshia, 59%

Il naît le 24 mai 1949, à Mvuangu dans le secteur de Kakongo, Territoire de Lukula, au Kongo Central. Il a fait ses études primaires à l’école primaire de Mvuangu de 1956 à 1962. De 1962 à 1966, il est inscrit au petit séminaire de Mbata Kiela, avant d’intégrer le collège St Eloi de Luozi de 1966 à 1968. Après avoir obtenu son diplôme d’État, option gréco-latine, il entre à l’université Lovanium de Kinshasa (1968-1972) où il décroche une licence en sciences commerciales et consulaires.

Il commence sa vie professionnelle comme professeur au lycée Dr. Shaumba en 1973. De 1973 à 1974, il est chef de bureau à la Caisse d’épargne du Congo (Cadeco). De 1974 à 1977, il est directeur général de la Société de gestion et de management -SOGEM.

Le 1er août 2023, il devient membre du membre du conseil d’administration à la Société commerciale des transports et des ports.

Après ses fonctions ministérielles, Simon Mbatshi Batshia s’est vu confier la tête de deux entreprises publiques dont il assume les fonctions de Président Directeur général. Il s’agit de la société nationale des chemins de fer du Zaïre  de 1988 à 1991, et de l’Office de gestion du fret maritime –OGEFREM- de 1991 à 1992. 

Après avoir quitté les fonctions publiques, Simon Mbatshi Batshia retourne dans le secteur privé où il investit dans le secteur douanier ainsi que dans la distribution de vins, de spiritueux et de poissons, en provenance de l’Afrique du Sud. À ce titre, il a été le président des sociétés Aspen-Congo, AfricanFish Trading (Afitra) et Phoenix International.

Marco  Banguli, 57%

Il fut ministre des Finances du 18 novembre 2005 au 6 février 2007. 

Pendant la transition de Mobutu, il fut ministre de l’Économie et des Finances du gouvernement Kengo, et président fédéral pour la ville de Kinshasa du parti politique UDI (Kengo).

Avant de commencer sa carrière politique en 1990, il fut un homme d’affaires et industriel à Kinshasa (usine de fabrication des climatiseurs FANAIR).

Après le Dialogue intercongolais, il intègre le PPRD de Joseph Kabila.

Ce natif de Kinshasa, technocrate et homme de rigueur dans la gestion des affaires de l’État, a laissé ses marques dans les services du ministère des Finances. Actuellement, il dirige la Convention pour le Développement de Kinshasa, une organisation qui est à la fois une Ong et un mouvement des masses à Kinshasa.

Lambert Mende Omalanga, 56%

Né à Okolo le 11 février 1953, il est un homme politique. Député de Sankuru depuis 2018, il fut plusieurs fois ministre, dont ministre de la Communication et des Médias de 2008 à 2012, puis de 2014 à 2019. Il est également le président national du parti politique Convention des Congolais unis (CCU).

En 2005, Lambert Mende a été élu député national de la circonscription de Lodja comme membre du RCD/K-ML. Il fut le Rapporteur du Sénat pendant la transition (2003 à 2007).

Il a été nommé ministre des Hydrocarbures dans le Gouvernement Gizenga en février 2007. Il a révoqué une partie de la licence qui avait été attribuée à Heritage Oil et Tullow Oil, deux sociétés qui voulaient exploiter des gisements autour de lac Albert qui est partagé par la RDC et l’Ouganda. Il a ainsi protégé les intérêts du pays contre ces sociétés pétrolières.

En octobre 2008, il est nommé ministre de la Communication et des Médias dans le nouveau gouvernement Muzito, poste qu’il conserve après le remaniement. En 2012, il devient ministre des Médias, des Relations avec le Parlement et de l’Initiation à la nouvelle citoyenneté, puis est à nouveau mis à la tête du Ministère de la Communication et des Médias en 2014, poste qu’il occupera sous trois gouvernement successifs.

Durant les élections législatives de 2018, il est élu député de la province de Sankuru.

Alain-André Atundu, 53%

Toujours jovial, André Atundu Liongo, alias « Athos », est un ancien officier des renseignements sous Mobutu Sese Seko. Il a été en poste notamment à Paris et Bruxelles. Ancien ambassadeur du Zaïre à Kigali à la fin des années 80, il a assumé par la suite les fonctions de numéro 2 de la Gécamines exploitation avant de prendre la direction de la Gécamines commerciales. Depuis 1998, l’ancien PDG s’est jeté dans l’arène politique.

Dans son territoire de Bumba, dans la province de la Mongala, Atundu a aménagé un vaste domaine plein d’arbres fruitiers et toutes sortes d’oiseaux que d’aucuns avaient baptisé de « Kingakati », et a construit un navire qui relie Bumba à la ville de Kisangani où il est né en moins de temps. 

Evariste Mabi Mulumba, 51%

Évariste Mabi Mulumba, né le 22 avril 1941, est docteur en Administration des Affaires de l’Université de Liège (Belgique) et Professeur ordinaire à l’Université de Kinshasa, à l’Université Protestante au Congo ainsi qu’à l’Institut Supérieur de Commerce de Kinshasa.Sénateur depuis 2007, il a évolué durant 16 ans au sein des structures du Parti-Etat au Zaïre, (le Mouvement Populaire de la Révolution-MPR), jusqu’au démarrage de la transition politique à partir du 24 avril 1990 : membre du Bureau Politique (1974-1981) et du Comité Central (1981-1990).
Il entre au gouvernement en qualité de ministre des Finances (1986) et de Premier Ministre (1987-1988) avant d’être nommé Président de la Cour des Comptes, poste occupé de janvier 1990 à mars 2007. Il est également spécialiste de la question monétaire.Voici quelques-uns de ses ouvrages :

Mabi Mulumba, La monnaie dans l’économie, Kinshasa, CERDI, 2001

Mabi Mulumba (1983), Les banques commerciales face aux mutations structurelles de l’économie zaïroise, Kinshasa, CRP1 ; IRES2, 278p.

Mabi Mulumba (1998), Les dérives d’une gestion prédatrice. Le cas du Zaïre devenu République Démocratique du Congo, Kinshasa, CRP1, 206p.

Mabi Mulumba (1966), Le marché du café congolais, Liège, université de Liège; École supérieure des Sciences commerciales et économiques, 197p. (Thèse)

Mabi Mulumba (1986), Cadres et dirigeants au Zaïre qui sont-ils ? Dictionnaire biographique, Kinshasa, CRP1, 543p.

Mabi Mulumba (1976), La coopération monétaire en Afrique, des Zones Monétaires à l’Union Africaine des paiements, PUZ, Kinshasa

Jean-Pierre Kiwakana, 48%

Il est né en 1943 et un économiste de formation (Université d’Anvers), il a exercé de nombreuses fonctions en RDC. Il fut ainsi Conseiller économique au Bureau de la Présidence en 1968, Adjoint au Commissaire général de la Fikin. Depuis 1977, il dirige le groupe Sesomo (Secrétariat social) dont il est l’actionnaire principal. Actuellement, il est premier vice-président national de la FEC et président d’ECOBANK en RDC et président du Conseil économique et social.

Le peuple d’abord

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