Acte de patriotisme mêlé à l’indignation sur fond de contestation apparente. Il le fallait. L’attitude du président congolais Félix Antoine Tshisekedi à Paris mérite d’être épinglée et surtout saluée par les patriotes. N’en déplaise aux apprentis sorciers ennemis de la RDC. Dans un sommet si importantde la francophonie, oublier d’évoquer l’agression dont la RDC est victime de la part d’un autre pays francophone qui tient le secrétariat de l’organisation, c’est cracher sur la mémoire des millions des Congolais tués lâchement et ignorer délibérément la cruauté des crimes de guerre et crimes contre l’humanité dont le Rwanda s’est rendu coupable en agressant la RDC. Le président français Emmanuel Macron, habitué à des fables, a été encore une fois de plus pris au dépourvu par Félix Antoine Tshisekedi dans son propre pays et devant témoins. Macron a sciemment oublié de parler de l’agression rwandaise dans son discours d’ouverture du XIXeme Sommet de la Francophonie tenu en France, Tshisekedi a encaissé le coup, mais il a répliqué d’une manière la plus féroce : l’homme a boycotté les travaux. A la place, il est allé visiter la diaspora congolaise. Le président Macron a tenté de se racheter à la clôture mais le vin était déjà tiré, il fallait le boire. Retour sur cet incident qui renforce le doute des congolais sur le soutien de la France au Rwanda malgré le semblant verbal de la condamnation.
Le XIXe sommet de la Francophonie tenu à Villers-Cotterêts vendredi 04 octobre à Paris appartient au passé. 88 chefs d‘Etat et de gouvernement y ont pris part. On a constaté qu’après Villers-Cotterêts vendredi, les membres de cette organisation francophonie étaient réunis le samedi 5 octobre sous la nef du Grand Palais, à Paris pour faire l’état des lieux de l’organisation et organiser des tables rondes le matin. Il y a eu des entretiens bilatéraux aussi, concernant l’Afrique. Mais le huis clos de l’après-midi s’est tenu sans le président Félix-AntoineTshisekedi Tshilombo.
Un fait à signaler, l’Organisation internationale de la Francophonie a enregistré deux nouveaux pays adhérents. L’Angola devient observateur, tandis que le Ghana de son côté change de statut et devient membre à part entière. L’institution passe ainsi de 88 à 93 États et gouvernements.
Les autres nouveaux arrivants sont le Chili, l’État allemand de la Sarre, la Nouvelle-Écosse et la Polynésie française.
Dans cet enthousiasme de nouveaux adhérents, ce sommet a enregistré un couac. Félix Tshisekedi a boycotté les travaux en ateliers, non sans raison. Le président congolais n’a pas apprécié qu’Emmanuel Macron ne mentionne pas le conflit dans l’est de la RDC la veille lors de son discours à Villers-Cotterêts, au moment où il évoquait les crises que traverse le monde. Il n’a pas non plus participé au déjeuner offert par Louise Mushikiwabo, la secrétaire générale de l’OIF, samedi midi. Une façon pour Tshisekedi de rester ferme à son attitude face à l’agression rwandaise.
Macron tente de se racheter
« J’ai passé une heure et demie en tête-à-tête avec le président Tshisekedi hier, et une heure et demie avec le président Kagame ce matin », a déclaré Macron.
Cependant, dans la résolution finale de ce XIXe sommet de la Francophonie, le premier en France depuis 33 ans, les chefs d’État et de gouvernement ont évoqué plusieurs situations de crise, et notamment en Afrique. Concernant particulièrement l’est de la RDC, les dirigeants ont condamnéfermement les violations du droit national, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté du pays. Ils ont condamné également « tous les groupes armés opérant en RDC et tout soutien extérieur apporté à ces groupes». C’était en absence de Félix Tshisekedi qui a boycotté le huis clos des dirigeants pour manifester son désapprobation à Emmanuel Macron.
«Qu’il n’y ait pas malentendu. Hier, je l’ai dit moi-même, je n’ai été que parcellaire dans les citations. Il y a beaucoup de crises, de tensions, de guerres que je n’ai pas citées », a déclaré samedi soir Emmanuel Macron en conférence de presse répondant à une question d’un journaliste, avant d’ajouter: «Il n’y a pas de double standard dans la diplomatie de la France.»
Macron se prononce en faveur d’un accord de résolution pacifique de conflit entre la RDC et le Rwanada. «Nous encourageons très clairement la RDC et le Rwanda à parvenir à un accord dans le cadre de la médiation angolaise, et l’OIF doit jouer un rôle en soutien des efforts régionaux à ce titre, et je l’ai dit successivement au président Tshisekedi et au président Kagame. Pour ce qui est de la France, nous avons toujours été clairs et je l’ai redit à l’un à l’autre, nous appelons au retrait du M23 et des troupes rwandaises. Nous appelons aussi à procéder au démantèlement des FDLR et de tous les groupes armés en RDC, et à l’arrêt des discours de haine », a dit Macron, en concluant : «nous appelons aussi à un processus politique avec le M23 et toutes les composantes politiques pour permettre justement un chemin de paix et le retour plein et entier de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC ».
Sur toute la ligne, Macron ne rencontre nullement les attentes de Tshisekedi. D’abord, il parle de démantèlement des FDLR. C’est depuis plus de 30 aujourd’hui que l’armée rwandaise a combattu et exterminé ces FDLR en RDC. Les FDLR deviennent aujourd’hui un alibi du Rwanda et ses soutiens pour justifier son agression. De deux, le gouvernement congolais a déjà dit que les terroristes du M23 sont les supplétifs de l’armée rwnadaise qu’il n’y aura jamais dialogue avec eux, si dialogue il y en aura c’est avec le Rwanda, principalement avec le président rwandais Paul Kagame. Tshisekedi a toujours répété ça, mais la communautéinternationale fait sourde oreille. L’essentiel est fait.
Mutuma Kuamba/CP
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