La coalition LAMUKA, à travers son porte-parole, a réagi sur la rencontre à Kampala entre la délégation de l’AFC-M23 et celle conduite par l’Abbé Jean-Bosco Bahala. Pour Prince Epenge, porte-parole de LAMUKA, Jean-Bosco Bahala n’est pas un fou. Sa rencontre avec le M23 a été faite « au nom du gouvernement de la RDC ». Une version que le gouvernement continue de réfuter. D’ailleurs, l’abbé Bahala a non seulement été révoqué de son poste de coordonateur national du Programme désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS) mais il aurait été aussi arrêté, hier, jeudi, dès sa descente d’avion à l’aéroport de N’djili.
Alors que le gouvernement refuser un dialogue avec les « terroristes » du M23, comptant uniquement dialoguer avec le Rwanda, agresseur principal de la RDC, deux délégations se sont retrouvées ensemble à Kampala. Une portant un ordre de mission du ministère de la Défense congolaise et l’autre de Corneille Nangaa, coordonnateur de la rébellion AFC-M23.
Les fuites de ces informations ont fait grand bruit au sein de l’opinion. Kinshasa est vite monté au créneau pour démentir ces faits, estimant que l’abbé Bahala était en Ouganda pour le dossier des Congolais recrutés au sein de la rébellion LRA et que le gouvernement n’a mandaté personne pour discuter avec les rebelles du M23.
Mais pour Prince Epinge, c’est bel et bien le gouvernement qui a envoyé M. Bahala négocier avec le M23. « Monsieur Jean-Bosco Bahala n’est pas un fou. Il a quitté le Congo avec un ordre de mission. Il a rencontré le M23 et l’AFC pour et au nom du gouvernement de la RDC. », a-t-il déclaré à Top Congo relayé notamment sur X.
Pour LAMUKA, le président de la République n’a pas une ligne claire pour résoudre cette crise. Cette coalition dit exiger la vérité sur cette question des négociations avec les rebelles. « La coalition LAMUKA s’indigne de ce tâtonnement qui prouve que Félix Tshisekedi ne sait plus où il amène le Congo sur le plan sécuritaire. Nous exigeons au nom du peuple congolais la vérité ! », affirme Prince Epenge.
Du côté du gouvernement, on pense que l’abbé Bahala a abusé de son pouvoir en allant lui-même rencontrer ces rebelles. « Visiblement, il semble que s’il s’avère que l’abbé Bahala a eu une quelconque forme de discussion avec ces terroristes (RDF/M23), nous les saurons. Lui-même doit venir s’expliquer sur ce qu’il en est exactement et pourquoi on le lui a attribué », a expliqué le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, lors d’un briefing presse intervenu quelques heures après la révocation par le Président de la République du coordonnateur du Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement communautaire et Stabilisation.
Il relève qu’ « il peut se trouver que l’abbé Bahala a abusé de la confiance du Vice-premier ministre chargé de la Défense, parce que de ce que lui-même explique sur le cadre de sa mission, il dit qu’il était à Kampala pour aller voir les enfants congolais enrôlés dans la LRA dans le cadre du DDRRR (Désarmement, démobilisation, rapatriement, réintégration et réinstallation des groupes armés étrangers). Et donc, il y a encore une partie de l’histoire qui doit être bien clarifiée. Mais je rappelle ici que le cadre des discussions (pour la résolution du conflit), c’est le processus de Luanda ».
CN
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