Devenu sénateur : Salomon Kalonda n’est plus poursuivable par la justice militaire

Salomon Kalonda ne retournera plus devant les juges du tribunal militaire de Kinshasa-Gombe qui le jugeait depuis plusieurs mois pour, notamment, complot contre l’État. Le bras droit de l’opposant Moïse Katumbi avait été arrêté fin mai 2023 par les renseignements militaires et emprisonné jusqu’en mars 2024.

Le procès de Salomon Kalonda avait été ouvert le 17 août 2023, mais les juges n’ont jamais abordé le fond de l’affaire. Ils s’étaient limités aux questions procédurales. Le procureur militaire accusait l’opposant de trahison et d’avoir été en contact avec des responsables militaires rwandais. Des accusations que la défense rejetait, dénonçant une cabale.

Un mois après l’ouverture du procès, l’opposant avait été admis dans une structure sanitaire jusqu’en mars dernier avant d’être évacué en Belgique pour des soins spécialisés. Bien avant, il avait déjà été élu député provincial dans son fief du Maniema tout en étant détenu.

Et c’est depuis son lit de malade à Bruxelles, qu’il a coordonné la campagne qui lui a permis de se faire élire sénateur. Un statut qui lui confère une immunité parlementaire.

Le 8 juillet 2024, les juges de la cour militaire de Kinshasa-Gombe se sont donc déclarés incompétents pour poursuivre l’affaire.

« Au-delà de ses immunités, c’est d’abord un homme innocent »
Hervé Diakiese, l’avocat de Salomon Kalonda, déclare : « Au-delà de ses immunités, c’est d’abord un homme innocent et c’est une personne respectueuse des lois de son pays. Et c’est sa qualité de sénateur que nous avons fait valoir pour que les immunités qui lui sont dues au regard de la loi et de la Constitution fassent obstacle aux poursuites. C’est le cas aujourd’hui et la Cour militaire nous a suivi dans ce sens. » Le procureur n’a pas commenté cette décision.

Seule la haute cour militaire peut, à ce stade, reprendre l’affaire. Mais le procureur devra préalablement obtenir la levée de l’immunité de Salomon Kalonda, une procédure plutôt laborieuse. La défense et les proches de l’opposant estiment, eux, que le dossier est clos.

CN avec RFI

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