À l’ONU : Washington refuse un « soutien complet » à la force de la SADC en RDC

Les États-Unis d’Amérique se disent non favorables au « soutien complet » des Nations-Unies à la Mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) en République démocratique du Congo (SAMIDRC) comme l’a sollicité le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine en mars dernier et la SADC dans l’appui des Forces Armées de la République Démocratique du Congo face aux rebelles du M23 soutenus par Kigali (Rwanda).

Intervenant lundi 8 juillet 2024 lors de la réunion du conseil de sécurité de l’ONU consacrée à la situation dans l’Est de la RDC, Stephanie Sullivan, représentante permanente adjointe intérimaire des USA auprès de l’ONU justifie explique qu’un « soutien important » de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco) à la Mission de la SADC (SAMIDRC) va à l’encontre de son intérêt à garantir une solution politique à la crise actuelle dans l’Est du pays.

« Les États-Unis d’Amérique saluent le rôle et le sacrifice de SAMIDRC qui appuie les efforts du gouvernement de la République Démocratique du Congo pour défendre son intégrité territoriale. L’objectif premier des États-Unis dans l’est de la RDC est d’appuyer une désescalade, mettre un terme à l’instabilité et aux souffrances humaines causées par les conflits. C’est la raison pour laquelle nous pensons que le Conseil devrait éviter toute mesure susceptible d’attiser les tensions régionales notamment étendre l’appui de la Monusco au SAMIDRC », a déclaré Stephanie Sullivan, représentante permanente adjointe intérimaire des USA auprès des Nations-Unies.

Les États-Unis d’Amérique justifient leur position par le souci de trouver un dénouement politique à la crise.

« Nous sommes vivement préoccupés par le fait que cet appui pourrait ne pas refléter notre intérêt partagé à savoir obtenir règlement politique de ce conflit, c’est la raison pour laquelle nous appuyons l’autorisation d’un appui limité à la mission de la SADC dans sa zone de déploiement conformément à son mandat sans préjuger des tâches qui lui sont confiées et dans les limites des ressources existantes », a ajouté Stephanie Sullivan.

Déployée depuis le 15 décembre de l’année dernière pour aider le gouvernement de la République démocratique du Congo à rétablir la paix et la sécurité dans l’est de la RDC face à la progression du M23, la force de la Mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) en République démocratique du Congo (SAMIDRC) s’apprête à entrer sur scène aux côtés des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC).

Au cours des deux dernières semaines, le M23 a conquis plusieurs localités stratégiques au Nord-Kivu, dans le territoire de Lubero, notamment Kanyabayonga, Miriki, Kayna et Kirumba. Lors de leur dernière offensive militaire, le M23 et ses soutiens ont incendié plusieurs bases des FARDC, provoquant des déplacements supplémentaires de populations et aggravant une situation humanitaire et des droits de l’homme déjà catastrophique. Sans SAMIRDC, les FARDC et la MONUSCO ne parviennent à s’interposer.

Selon le Groupe d’experts qui rapporte au Comité des sanctions établi par le Conseil, le gouvernement du Rwanda a renforcé son soutien au M23, permettant à ce dernier de réaliser des gains territoriaux majeurs dans l’Est de la RDC. La crise du M23, en rapide escalade, comporte le risque très réel de provoquer un conflit régional plus large.

CN/Clément Muamba

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