Le nouveau gouverneur annonce ses couleurs : Daniel Bumba, premier arrêté, première bourde !

Le nouveau gouverneur de Kinshasa a publié hier, jeudi dans la matinée, la liste de son équipe gouvernementale composée de dix ministres et dix commissaires généraux.
Dans ce premier acte de Daniel Bumba, l’on constate également ses premières bourdes. Son arrêté est daté du 24 janvier 2024, date à laquelle son prédécesseur, Gentiny Ngobila, était encore en fonction. Deuxième bourde, l’homme décide de nommer une officière de la Police nationale congolaise dans le rang de ministre. Troisième bourde, le nouveau locataire de l’Hôtel de ville a outrepassé le nombre des membres des gouvernements provinciaux fixé à 10 pour toutes les provinces. Daniel Bumba a donc annoncé les couleurs pour son mandat. Les Kinois doivent visiblement serrer leurs ceintures car la nouvelle zone de turbulence post-Ngobila s’annonce encore très dure !

En effet, la grande curiosité vient d’abord du ministère de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières. Ce portefeuille est attribué à Mimie Bikela Mundela qui n’est autre qu’une officière de la police nationale. Mimie Bikela Mundela était jusqu’ici à la tête de l’unité de la police nationale spécialisée dans la protection de l’enfant et dans la lutte contre les violences basées sur les genres.

Daniel Bumba a-t-il violé la loi en nommant cette cheffe de la police dans une fonction politique ? La loi du 1er juin 2013 portant statut du personnel de carrière de la police nationale est pourtant claire à ce sujet. Son article 57 alinéa 2 stipule qu’«il
est interdit au policier d’accepter tout mandat législatif ou tout autre mandat public ».
Mimie Bikela Mundela va-t-elle renoncer à cette nomination ? « Le Policier qui, intentionnellement, par négligence ou imprudence, enfreint ses devoirs professionnels ou se place dans un des cas d’incompatibilité prévus, est passible d’une sanction disciplinaire, indépendamment, le cas échéant, des peines prévues par la Loi », ajoute l’article 59 de cette loi.

Deuxième bourde, le gouverneur de Kinshasa n’a pas respecté la recommandation du vice-Premier ministre chargé de l’Intérieur limitant à dix, les membres des gouvernements provinciaux. Recevant, il y a plus d’une semaine, 22 gouverneurs de province à Kinshasa, le vice-Premier ministre chargé de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, avait pourtant insisté : « Respectez le nombre de ministres prévu par la loi sur la composition du gouvernement provincial. Ils sont au nombre de 10. Les commissaires ne sont pas prévus ».
Mais en publiant hier, jeudi, la liste de son gouvernement, le gouverneur de Kinshasa est passé outre cette recommandation. Daniel Bumba a nommé non seulement dix ministres provinciaux, mais aussi dix commissaires généraux. Un jeu de mots utilisé pour contourner la mesure de sa hiérarchie. Mais en réalité : le gouvernement provincial comptera vingt membres. Ce qui devrait peser négativement sur le maigre budget de la ville. Daniel Bumba a donc annoncé les couleurs pour son mandat. Les Kinois doivent visiblement serrer leurs ceintures car la nouvelle zone de turbulence post-Ngobila s’annonce encore très dure !

CN

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