Après avoir été houspillé par les kinois la semaine passée lors de l’inspection, par le chef de l’État, des travaux de réfection de l’avenue Nguma sur son tronçon entre Kintambo magasin et l’église Saint Luc à Ngaliema/Ma Campagne, Gentiny Ngobila s’est cru en devoir d’apporter une mise au points aux dénonciations que Félix Tshisekedi a entendues de ses propres oreilles. C’est se qui a justifié son intervention dans les 48 heures sur Top Congo.
Mal lui en pris car le Gouverneur de la ville aura laissé, sur ce plateau de l’audiovisuel, et dans un programme d’une si grande audience, ce qui pouvait encore lui rester de dignité.
Comme un félin entouré de serfs aux branches cornues et acérées, Ngobila n’a eu droit à aucun quartier pour cet exercice qu’il devait savoir périlleux.
De l’insalubrité à l’insécueité en passant par l’anarchie dans la circulation routière, les dettes et les découverts bancaires ou encore les dizaines de mois d’arriérés de salaire, etc, l’ardoise du mandat de Ngobila est si terne que la sagesse lui aurait dictée de se terre en attendant de débarrasser discrètement la scène.
Mais, dans une suffisance manifeste qui n’avait d’égal que son mépris pour les kinois qui sont tout sauf des béotiens, le très bientôt ex-Gouverneur a maladroitement voulu enjoliver son bilan en voulant faire croire, par exemple, qu’il va léguer à la ville moins de montagnes d’immondices qu’il n’en a trouvées. L’histoire retiendra qu’après avoir fait lancer à Tshisekedi l’opération Kin Bopeto avec du matériel aratoire, Gentiny Ngobila finit son mandat en laissant la ville sans lieu d’enfouissement des immondices, car celui de Mpasa vient d’être racheté par un quidam qui reste à identifier.
Sur le même registre, l’histoire retient aussi que de tous les centres de collecte des immondices installés dans neuf communes sous Kimbuta dans le cadre d’un programme pilote avec l’Union européenne, plus aucun n’existe. On ne revient pas sur les odeurs que certains de ces points dégageaient jusqu’à envahir les véhicules, par exemple vers la morgue de l’hôpital de Kintambo et au camp Babylone, sur l’avenue Kasa-Vubu dans la même commune de Kintambo. Ce dernier avait même été incendié par les riverains qui ne supportait plus ce spectacle malodorant.
Que dire de l’insécurité que Ngobila lègue à la ville ? À titre purement d’illustration, on notera que c’est sous Ngobila que certains kinois ont fui leurs quartiers pour aller trouver refuge dans d’autres un peu moins insécurisant.
Et on ne parle plus des embouteillages et des bouchons qui ont dépassé les limites pour devenir carrément un obstacle au travail et, partant, au développement. C’est sous Ngobila qu’aujourd’hui sur 8 heures de travail, les Kinois passent 4 heures sur les routes, coincés dans des bouchons de jour comme de nuit.
Pas la peine de parler de l’état des routes, alors que ce domaine aura été l’un de ceux sur lesquels les bonzes de la ville et du pays auront cassé le sucre en laissant des chantiers inachevés avec des cratères de volcan et des lacs sur les chaussées.
Une situation qu’il faut coupler avec celle des ouvrages d’assainissement dont l’état est tel que la ville est littéralement noyée à la moindre pluie, à commencer par l’ancien bâtiment de hôtel de ville et toutes les allées autour de ce site où travaillait Ngobila quand il lui arrivait de se rendre au bureau.
Et lorsque, coincé par les journalistes sur Top Congo, Ngobila tente de vanter son bilan, il va jusqu’à prétendre que les travaux sur avenue Kasaï sont achevés alors qu’ils n’ont jamais débuté.
Au bout du compte, c’est un Ngobila groggy et méconnaissable qui va finir l’émission sur les rotules, ne sachant plus finir ses phrases ni articuler certains mots.
Des phrases et des mots qu’il laisse aussi en chantier comme le marché central qu’il a démoli depuis plus de quatre ans, privant la ville d’une source sûre des recettes.
Et ce ne sont pas les députés et ministres provinciaux, les conseillers et autres membres des cabinets jusque dans son propre cabinet, ni même les cadres et agents de la ville, qu’il laisse avec des dizaines de mois d’arriérés de salaire qui oublieront cette triste parenthèse de leur vie.
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